FUKUSHIMA: LE JAPON REJETTE LES CRITIQUES DE L’ONU SUR SA POLITIQUE DE RETOUR

Tokyo – Le gouvernement japonais a rejeté vendredi les appels d’un expert des Nations unies à stopper le retour des femmes et enfants dans les régions affectées par la catastrophe nucléaire de Fukushima de mars 2011.

Dans un communiqué publié jeudi, l’expert, Baskut Tuncak, s’est inquiété du fait que de nombreux évacués se sentent « obligés de revenir dans des lieux non sûrs, dont les niveaux de radioactivité dépassent les normes précédemment établies par le gouvernement ».

Dans la foulée du désastre de Fukushima, le gouvernement japonais avait relevé le niveau d’exposition à la radioactivité jugé acceptable à 20 millisieverts par an, contre 1 millisievert auparavant.

Sept ans après, les autorités ne souhaitent pas le ramener à ce niveau initial, une décision jugée « extrêmement inquiétante » par M. Tuncak.

« Le Japon a le devoir de prévenir et de minimiser l’exposition des enfants aux radiations », a-t-il insisté.

Les commentaires de l’expert sont basés sur « des informations partiales » et sont susceptibles « d’attiser inutilement les craintes sur Fukushima », a réagi vendredi un responsable du ministère des Affaires étrangères.

Ces dernières années, le gouvernement a progressivement autorisé les habitants à revenir dans certaines zones touchées par le désastre de mars 2011, qui a entraîné l’évacuation de centaines de milliers de personnes. D’autres cependant restent interdites d’accès.

De nombreux déplacés reprochent aux autorités de vouloir hâter le retour dans les régions contaminées, afin de normaliser la situation à l’approche des JO de Tokyo.

Environ 12 000 d’entre eux ont déposé plainte contre le gouvernement et Tokyo Electric Power (Tepco), l’exploitant de la centrale nucléaire dévastée par un tsunami qui laissé 18 500 morts et disparus.

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AFP / le 26 octobre 2018 à 10h40

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