L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit se prononcer d’ici la fin du mois sur les soudures de l’EPR de Flamanville. Le gendarme du nucléaire est critique aussi sur d’autres secteurs de ce chantier déjà très chaotique.
Nouveau rendez-vous, ce jeudi 6 juin 2019, pour l’avenir de l’EPR de Flamanville. Le groupe permanent d’experts pour les équipements sous pression nucléaire de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) se réunit pour évoquer les défauts repérés sur une cinquantaine de soudures des circuits secondaires principaux du réacteur de l’EPR.
Ce même groupe s’était déjà réuni en avril pour rendre un avis sur les huit soudures les plus problématiques au niveau des traversées du réacteur.
Ce calendrier compliqué a été évoqué, ce mardi 4 juin, lors du bilan annuel de l’état de la sûreté nucléaire en Normandie par la division de Caen de l’ASN. Avec une confirmation par Adrien Manchon, chef de la division : « L’ASN rendra sa décision sur les soudures avant la fin juin. »
Mais les griefs de l’ASN sur le chantier de l’EPR ne s’arrêtent pas aux soudures. Dans un langage toujours très policé, le gendarme du nucléaire n’en est pas moins ferme. Avec deux sujets qui attirent son attention : « D’importants efforts doivent se poursuivre sur l’atteinte des prérequis définis pour la réalisation des essais de démarrage et un travail important reste à accomplir pour la mise en place de la future équipe chargée de l’exploitation. »
EDF compte toujours charger le combustible nucléaire d’ici la fin de l’année dans le nouveau réacteur EPR. Selon Greenpeace, les défauts des soudures devraient se solder par un nouveau retard de deux ans et un surcoût de deux milliards.
Un niveau de sûreté nucléaire dans la moyenne
Pour les centrales nucléaires normandes en activité, Flamanville dans la Manche et Paluel et Penly en Seine-Maritime, la « note » de l’ASN est la même : les performances de ces centrales en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement, « rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF ».
Un léger bémol pour Flamanville où sont pointées des « insuffisances pour le suivi des arrêts et de redémarrage du réacteur ».
Pour l’usine de retraitement d’Orano-La Hague, l’ASN dresse un bilan assez satisfaisant.
Par Jean-Christophe LALAY, publié le 04/06/2019 à 20h40
https://www.ouest-france.fr/normandie/nucleaire-l-asn-met-la-pression-sur-l-epr-de-flamanville-6382459
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