NUCLÉAIRE : LA SÉCURITÉ DES FRANÇAIS EN DANGER

4 jours pour l’abolition des armes nucléaires ! Du 6 au 9 août 2019…– [Infographie] Les armes nucléaires en France — Comment démanteler la rentabilité absurde des armes nucléaires –Partout en France, marchons pour la paix le samedi 21 septembre 2019 –…

Du 6 au 9 août 2019 à Dijon, dans le cadre de la campagne ICAN France, un collectif d’associations (Abolition des armes nucléaires-Maison de Vigilance ; Agir pour le désarmement nucléaire Franche-Comté ; Amis de la Terre Côte-d’Or ; CANVA ; MAN Côte-d’Or ; Mouvement de la Paix ; Réseau Sortir du nucléaire) vont organiser de nombreuses actions pour sensibiliser l’opinion publique à la nécessité de désarmement nucléaire. La plupart des acteurs de ces journées vont réaliser un jeûne en solidarité avec toutes les victimes des bombardements d’Hiroshima, de Nagasaki et des essais nucléaires.

Au programme, concert de musique le 5 août et le premier rassemblement le 6 août (11H) devant la mairie de Dijon pour la commémoration du bombardement d’Hiroshima. De multiples activités seront proposées (stage de théâtre invisible, rencontre, exposition itinérante, spectacles de rue, troupe d’acrobates et de musiciens, projection d’un film, …) et si vous voyez une bombe « voler » ne prenez pas peur, ce n’est qu’un dirigeable en forme de bombe atomique…

Outre la prise du conscience du danger des armes nucléaires, de la nécessité pour la France de signer le traité d’interdiction des armes nucléaires ; ces actions auront pour but aussi de faire connaître les dangers du site de Valduc ou les armes nucléaires françaises sont fabriquées ; tout comme d’anticiper les conséquences de l’abandon par la France de ses armes, avec notamment la question de la reconversion du personnel et des bâtiments des sites nucléaires militaires.

Le programme est en ligne.

Le Traité d’interdiction des armes nucléaires : une dynamique En Marche

Le 7 juillet 2017, 122 États ont adopté, à l’ONU, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) pour combler un vide juridique et renforcer le Traité de non-prolifération nucléaire. La dynamique à travers le monde se poursuit tout comme à travers les villes. Ainsi en France Paris (le 17 mai 2019) est la toute première ville française à avoir affiché son soutien officiel au TIAN en signant l’Appel, des villes ; rejoint depuis par les villes de Grigny, Bezons, Gonfreville l’Orcher, La Courneuve, Bagneux, Allones, Champigny-sur-Marne, Gennevilliers, Carnoules, Lasserans. Vous aussi demandez à votre Maire de rejoindre l’Appel des villes !

Le point sur le Traité d’interdiction sur les armes nucléaires

Le traité est ouvert à la signature depuis le 20 septembre 2017. Selon son article 15, il faut 50 ratifications pour qu’il entre en vigueur. Au 15 juillet 2019, il y a :

Ratification, 23 États : Saint-Siège, Guyana, Thaïlande, Mexique, Cuba, Palestine, Venezuela, Vietnam, Palaos, Autriche, Costa Rica, Nicaragua, Uruguay, Nouvelle Zélande, les Iles Cook, Gambie, Saint Marin, Samoa, Vanuatu, El Salvador, St-Lucie, Afrique du Sud, Panama.

Trois autres États : l’Équateur, la Bolivie et le Kazakhstan ont terminé et voté une loi approuvant ce traité. Mais ils n’ont pas encore déposé leur instrument de ratification à l’ONU.

Signature, 70 États : Le Cambodge est le dernier signataire.

Nucléaire : la sécurité des Français en danger

Le risque de guerre et d’emploi d’arme nucléaire n’a jamais été aussi élevé. Les accords de contrôle des armes nucléaires s’érodent et perdent en crédibilité. Face à cette situation alarmante, la diplomatie française contribue avec les autres puissances nucléaires à déstabiliser la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire et, en même temps, les parlementaires sont aux abonnés absents !

Depuis 1945, les relations internationales sont fondées sur l’équilibre de la terreur. Autrement dit, sur le pari qu’aucun État ne va employer en premier l’arme nucléaire. Pendant combien de temps ce pari est-il tenable ?

Cet « ordre » nucléaire est principalement fondé sur le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui vient de tenir son dernier comité préparatoire (28 avril-10 mai), avant la Conférence d’examen quinquennal de 2020. L’échec de ce comité, à se mettre d’accord sur le futur de ce traité, annonce la perte de crédibilité du régime de non-prolifération et donc une plus grande insécurité.

Alors à qui la faute ? Aux 186 États qui n’ont pas la bombe ou aux États qui ont adopté le Traité d’interdiction des armes nucléaires pour renforcer la norme internationale d’interdiction de cette arme de destruction massive ? Ces derniers estimant qu’il est de leur devoir d’agir contre le risque d’une utilisation – accidentelle, volontaire ou malveillante – de l’arme nucléaire aux conséquences catastrophiques pour l’ensemble de l’humanité. Évidemment non !

« Un petit gang »

L’ambassadeur sud-africain – dont l’État a volontairement éliminé son arsenal nucléaire – a apporté la réponse : « Certains États parties ne peuvent pas fonctionner comme un petit gangCe « gang » est composé des États-Unis, de la Russie, du Royaume-Uni, de la France et de la Chine.

Ces cinq États, aux régimes politiques opposés, sont en effet dans une attitude des plus incohérentes qui risque d’entraîner le TNP vers sa fin. Tous ont refusé, avec des argumentaires communs, les recommandations exprimées par la majorité de ce comité qui constituaient pourtant un bon point de départ pour la conférence de 2020. Pire, ces cinq États renoncent à leurs obligations de désarmement (article 6 du TNP et multiples autres engagements acceptés en 1995, 2000, 2010) en poursuivant la modernisation et le renouvellement de leurs arsenaux nucléaires. La France, par exemple, augmente son budget nucléaire de 60 %, soit 37 milliards d’euros qui seront dépensés entre 2019 et 2025. Comme l’a clamé la ministre des Armées : « Nous affûtons nos armes, toutes nos armes ! »

Une menace constante

L’objectif du TNP est d’amener plus de sécurité. Or, par leur refus de mettre fin à leurs arsenaux nucléaires, ils renforcent l’insécurité mondiale. Le plus incompréhensible est qu’ils se menacent les uns les autres à travers des exercices simulant une frappe nucléaire !

Les parlementaires sont censés contrôler l’action du gouvernement (article 24 de la Constitution), mais, dans ce domaine, nous observons tout le contraire. Il est inquiétant de voir que la réflexion engagée l’an dernier, avec la mission des députés Fanget et Lecoq, a disparu. Cela fait en effet près d’une année que nous attendons la création de la « délégation permanente à la dissuasion nucléaire, à la non-prolifération, à la maîtrise de l’armement et au désarmement », adoptée à l’unanimité par la commission des Affaires étrangères. Pourquoi n’est-elle pas encore en place ? Il est largement temps que les parlementaires prennent leur responsabilité.

La France, qui possède le troisième arsenal nucléaire au monde, doit arrêter de fuir ses engagements. Oui, il est possible de la complimenter pour ses efforts passés. Mais ils ne servent à rien, si son discours et ses actions restent figés dans une politique de défense datant du siècle dernier.

Les armes nucléaires représentent un problème de sécurité qui doit trouver une fin définitive autre que celles de la menace constante et du risque de leur utilisation. Croire que nous échapperons éternellement à une détonation nucléaire est une vision stratégique naïve et une erreur politique grossière !

[Infographie] Les armes nucléaires en France

Quels sont les moments clés du programme nucléaire français ? Depuis 1945 et la mise en place du Commissariat à l’énergie atomique, des essais nucléaires au Sahara et en Polynésie à la collision de deux sous-marins nucléaires, cette nouvelle infographie vous permettra d’y voir plus clair sur la bombe atomique et la France….

LE NUCLÉAIRE MILITAIRE – Jean-Marie Matagne

Jean-Marie Matagne, président et fondateur de l’ACDN (Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire) a été auditionné sur le rôle du nucléaire militaire.  – voir la vidéo 1h14

Comment démanteler la rentabilité absurde des armes nucléaires

Le Bulletin des Scientifiques de l’Atome a récemment réglé son Horloge de l’Apocalypse deux minutes avant minuit – soit le point le plus proche de l’auto-destruction jamais atteint dans l’histoire du nucléaire.

Mais les armes nucléaires représentent plus qu’une simple menace terrifiante envers chaque être vivant sur Terre. Depuis des décennies, elles sont également une source juteuse de profit.

Un nouveau rapport de PAX, une organisation pacifiste néerlandaise, fait la lumière sur la ô combien profitable fabrication d’Armageddon par les multinationales, tout en nous fournissant une feuille de route pour éloigner l’argent du domaine de la destruction massive.

Le rapport de PAX identifie un total de 116 milliards de dollars placés aujourd’hui dans des contrats entre gouvernements et secteur privé pour concevoir, construire et maintenir l’arsenal nucléaire mondial. Le chiffrage actuel pourrait en fait être bien plus élevé, puisque chacune des neuf puissances nucléaires maintient un certain degré d’opacité sur leurs programmes nucléaires. « L’on connaît ce que l’on arrive à tracer », dit Susi Snyder, la principale auteure du rapport, « mais il y a définitivement plus au-delà ».

Par conséquent, beaucoup de puissantes entreprises ont avantage à pousser les gouvernements à développer leurs arsenaux nucléaires….suite :

Partout en France, marchons pour la paix le samedi 21 septembre 2019

Le texte de l’Appel national signé par 160 organisations :

Partout en France le samedi 21 septembre 2019, marchons ensemble pour un monde de solidarité, de justice, de liberté, d’égalité, de fraternité et de Paix !

En marche pour la paix – Stop la guerre – Stop la violence – Stop la misère

L’aspiration des peuples à vivre ensemble en paix dans la solidarité, la justice et la fraternité est immense.
Nous sommes persuadés qu’aucune de nos différences de convictions, d’appartenance ou de sensibilités philosophiques, politiques, religieuses, syndicales ou autres ne doit faire obstacle à l’expression de cette aspiration commune.

Nous sommes révoltés face à l’augmentation incessante des dépenses militaires qui sont passées de 1.144 milliards de dollars en 2001 à 1822 milliards en 2018 (Sipri en USD) et favorisent un commerce des armes immoral et dangereux, alors que le budget des Nations Unies pour les opérations de paix est de seulement 8,7 milliards et que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite des moyens importants tout comme la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD).

Signez l’appel « En marche pour la Paix » :

Loi de programmation militaire 2019-2025 : lettre ouverte aux parlementaires

…Autour de ces enjeux des choix politiques et financiers majeurs ont été faits puisque sur la période 2019-2025 la loi de programmation militaire a programmé des besoins à hauteur de 295 milliards d’euros, soit le deuxième budget de la nation si on excepte le règlement de la dette.

Un seul des 86 Missiles nucléaires M 51 composant la FOST (force océanique stratégique) coûte selon l’Usine Nouvelle 150 millions d’Euros soit le coût de 150 scanners corps entiers achetés chez Siemens ou à GE aux USA puisque la priorité donnée à l’électronique militaire a rendu notre pays dépendant au plan industriel malgré nos ressources intellectuelles et technologiques mal exploitées.

D’un tweet, Donald Trump nous apprend, le 20 juin 2019, qu’il a ordonné le bombardement de trois sites iraniens, puis l’a annulé dix minutes avant que les avions, déjà en vol, n’atteignent leurs cibles et ne fassent, selon l’estimation d’un général US, 150 morts. Sans ce revirement de dernière minute, que se serait-il passé ? Un nouvel embrasement du Moyen-Orient ? Et quoi ensuite ?

-La bombe atomique «nous coûte un pognon dingue !»…la loi programmation militaire, prévoit 37 milliards d’euros de dépenses sur 6 ans soit de l’ordre de 120 milliards sur 20 ans pour renouveler tout l’arsenal en armes nucléaires de la France : 300 Bombes, 80 missiles nucléaires, 4 sous-marins nucléaires SNLE-NG.

La France doit ratifier le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires !

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Par Morvan56, publié le 22 juillet 2019- Voir  Le blog de Morvan56

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