POURQUOI LE NOMBRE D’INCIDENTS EST EN HAUSSE DANS LES CENTRALES DE CIVAUX ET DU BLAYAIS

L’Autorité de sûreté nucléaire vient de rendre son rapport annuel 2018. Globalement le bilan est plutôt satisfaisant même si le nombre d’incidents est en hausse pour les deux centrales de la région Nouvelle-Aquitaine, Civaux et le Blayais. Toutes deux ont fait l’objet de cinq déclarations d’incident de niveau 1 sur l’échelle Ines (qui en compte 7, zéro étant le plus faible). 

Comment expliquer l’augmentation du nombre d’incidents de niveau 1 dans les centrales nucléaires du Blayais (Gironde) et de Civaux (Vienne) entre 2017 et 2018 ? Par des erreurs de maintenance qui ont été détectées sur des chantiers menés par des sous-traitants.

« EDF les a identifiées immédiatement ou de manière plus tardive, explique Hermine Durand, cheffe de la division de Bordeaux de l’Autorité de sûreté. Ces erreurs présentent un impact sur des matériels important pour la sûreté de la centrale. Une vigilance accrue a donc été demandée à EDF dans le domaine de la maintenance. »

Des chiffons coincés dans les turbopompes

À Civaux où 21 contrôles ont été effectués, cinq incidents de niveau 1 ont été relevés.

« L’exploitant a, par exemple, détecté des bouts de chiffon coincés dans des turbopompes. Il a également été repéré un défaut de serrage d’un connecteur électrique d’une vanne sur le circuit d’un réacteur. Ce même défaut de serrage a été repéré à plusieurs reprises », relève Hermine Durand.

Au Blayais, l’ASN a mené 24 contrôles et relevé cinq incidents.

Parmi ceux-ci, il a été découvert que la nappe d’eau captive située en dessous de la centrale était polluée au tritium en raison d’un défaut d’étanchéité du plancher qui présente une fissure. « Reste encore à déterminer d’où vient le tritium qui s’écoule par la fuite. »

141 inspections ont été menées dans les centrales de Civaux et du Blayais dont deux inspections renforcées “environnement” en 2018 :  80 dans le domaine du nucléaire de proximité, 6 en matière de transport de substances radioactives et 10 dans des laboratoires agréés.

Aucun incident lié à la canicule et à la baisse du niveau de la Vienne n’a été observé à Civaux en cet été 2019.
« Le débit de la Vienne a été maintenu à 13 m/s. Les 10 m/s ont été respectés, indique Hermine Durand.
En revanche, à Golfech, (Tarn-et-Garonne) les deux réacteurs de la centrale ont dû être arrêtés en raison de la température trop élevée de la Garonne (plus de 28 °). »

Par Olivier Chapperon, publié le 10/10/2019 à 07h55

Photo en titre : La centrale de Civaux © Magazine Rédaction

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