UNE STRUCTURE CRÉÉE POUR DÉMANTELER LES RÉACTEURS NUCLÉAIRES GRAPHITE, DONT CEUX DE SAINT-LAURENT

EDF et Veolia créent une coentreprise pour le démantèlement des réacteurs nucléaires de technologie graphite, dont ceux de Saint-Laurent A.

Mardi 10 décembre, EDF et Veolia, via leurs filiales respectives Cyclife Holding et Asteralis, ont annoncé la création d’une structure commune : Graphitech, pour répondre aux enjeux de démantèlement des réacteurs nucléaires de technologie graphite.

Le premier objectif de Graphitech sera de livrer à EDF un scénario optimisé pour le démantèlement du réacteur de Chinon A2 en 2028 et de proposer un programme d’essais qui permettra de tester les solutions technologiques nécessaires à la réalisation des opérations.

Ce programme débutera en 2022 par une phase de mise au point et de qualification sur des maquettes à l’échelle 1 des outils télé-opérés, qui seront utilisés pour le démantèlement du réacteur de Chinon.

Après cette opération, la solution pourra être appliquée à d’autres réacteurs en France et à l’international. Comme à Saint-Laurent-des-Eaux, où les unités de Saint-Laurent A1 et A2 ont démarré respectivement en 1969 et 1971 et ont été arrêtées en 1990 et 1992. « Depuis leur mise à l’arrêt, des travaux d’assainissement des installations, phase préalable à leur déconstruction, ont été réalisés, indique la centrale nucléaire de Saint-Laurent. Les gros chantiers en cours concernent désormais les démantèlements de plusieurs kilomètres de circuits électromécaniques et la décontamination des piscines par exemple. D’autres sont programmés dans les années à venir pour atteindre à l’horizon 2035 une mise en configuration sécurisée des deux réacteurs. »

Le démantèlement des réacteurs de Saint Laurent interviendra lorsque le retour d’expérience obtenu à Chinon aura permis de valider le scénario et les technologies mis en œuvre pour ces opérations (l’ASN demande que ce soit au plus tard en 2055). « Graphitech travaillera sur le développement des outils télé-opérés qui serviront à extraire les chemises graphite des silos également présents sur le site. Ce chantier est prévu en 2029. Nous déposerons en 2021 les dossiers pour obtenir les autorisations nécessaires », précise-t-on du côté de Saint-Laurent.

« La déconstruction est complexe » « La déconstruction des réacteurs graphite est complexe en raison de leur conception (empilement de couches de graphite à l’intérieur du réacteur) et du volume de matériaux à évacuer. À l’échelle mondiale, seuls deux réacteurs de technologie graphite de petite puissance ont été démantelés à ce jour », expliquent EDF et Veolia. Graphitech aura en charge des développements technologiques et des études d’ingénierie, « associant la maîtrise de l’industrie nucléaire, les compétences d’ingénierie de démantèlement d’EDF avec les compétences de robotique en environnement nucléaire de Veolia ».

Dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 décembre, l’unité de production n°1 a été déconnectée du réseau électrique national afin de réaliser une opération de maintenance programmée, dans la partie non nucléaire des installations, sur le groupe sécheur-surchauffeur.

Publié le 13/12/2019 à 06h26

Photo en titre : à droite, sur la photo, les deux réacteurs de Saint-Laurent A sont à l’arrêt depuis 1990 et 1992. © (Photo archives NR)

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