Donald Trump a mis en garde dimanche l’Iran contre la répression des manifestations. Son ministre de la Défense a assuré qu’il était néanmoins prêt à discuter avec Téhéran.
Une surprenante bienveillance. Dimanche, le président américain Donald Trump et son homologue iranien Hassan Rohani étaient tous deux prêts à dialoguer. Le contexte est pourtant explosif après l’assassinat le 3 janvier du général iranien Qassem Soleimani en Irak par un tir de drone américain. Téhéran avait répliqué en bombardant deux bases américaines en Irak. « Nous voulions (montrer) que nous pouvons frapper n’importe quel point choisi par nous », a déclaré dimanche le général de division Hossein Salami, ajoutant que le but n’était pas de « tuer des soldats ennemis ».
Donald Trump est prêt à discuter avec l’Iran « sans condition préalable », a déclaré dimanche le ministre américain de la Défense, Mark Esper. Les États-Unis sont prêts à évoquer « une nouvelle voie, une série de mesures qui feraient de l’Iran un pays plus normal », a expliqué le chef du Pentagone sur la chaîne CBS.
LIRE AUSSI > Iran : pataquès après la brève interpellation de l’ambassadeur britannique
L’Iran et le Qatar sont convenus dimanche lors d’une rencontre à Téhéran que la « désescalade » était la seule sortie possible aux graves tensions dans la région, a déclaré l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. « Nous sommes convenus (…) que la seule solution à (la) crise passe par la désescalade et le dialogue », a déclaré l’émir après avoir rencontré Hassan Rohani. Le président iranien a rencontré également le ministre des Affaires étrangères pakistanais Shah Mehmood Qureshi, dont le pays a proposé ses bons offices pour tenter de rapprocher l’Iran et l’Arabie saoudite.
La situation demande « plus que jamais un renforcement des relations entre États » de la région, a jugé l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien.
Donald Trump a écrit au peuple iranien qu’il se tient « à ses côtés », alors que des manifestations ont eu lieu samedi à Téhéran, notamment devant la prestigieuse université Amir Kabir. La foule a lancé des slogans dénonçant « les menteurs » et réclamant des poursuites contre les responsables de la destruction du Boeing ukrainien, mercredi, abattu « par erreur » en faisant 176 morts.
« Nous suivons de près vos manifestations, et votre courage nous inspire », a-t-il ajouté le président américain. « Il ne peut pas y avoir un autre massacre de manifestants pacifiques, ni une coupure d’internet ». « Le monde regarde », a souligné le président américain.
Nucléaire : les Européens veulent le respect de l’accord
La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé ensemble dimanche l’Iran à revenir « au plein respect » de ses obligations au titre de l’accord sur le nucléaire iranien, que Téhéran a commencé à détricoter dans un contexte de tensions avec les États-Unis.
Par Le Parisien avec AFP, publié le 12 janvier 2020 à 17h32, modifié le 13 janvier 2020 à 06h27
Photo en titre : À Téhéran, devant la prestigieuse université Amir Kabi, la foule a réclamé des poursuites contre les responsables de la destruction du Boeing ukrainien. AFP/Atta KENARE.
http://www.leparisien.fr/international/trump-tweete-son-soutien-au-peuple-iranien-en-farsi-tout-en-acceptant-un-dialogue-avec-rohani-12-01-2020-8234469.php
Commentaires récents