RETRAITES : LA GRÈVE À LA CENTRALE NUCLÉAIRE DE CHINON POURRAIT COÛTER CHER À EDF

Après 70 jours de grève, les salariés de la centrale nucléaire de Chinon ont décidé de bloquer l’activité des réacteurs 2 et 3 et en limitant celle des tranches 1 et 4. Des actions qui, selon la direction, causent de lourdes pertes financières.

Après 70 jours de grève, ils ont une nouvelle fois décidé de marquer le coup. Déjà en action lors du cinquantième jour de grève le 28 janvier dernier, les salariés grévistes de la centrale nucléaire de Chinon ont décidé de « reprendre en main leur outil de production « .

Depuis jeudi, 13 h 30, alors que les tranches 1 et 4 tournent au ralenti (*). La remise en production électrique de la tranche 2, en maintenance depuis samedi dernier, est ainsi bloquée. En phase de préparation du rechargement de combustible, le réacteur B3, en arrêt dans le cadre de sa visite décennale depuis le 24 août 2019, est également bloqué.

Grève au CNPE de Chinon : des millions d’euros de perte pour EDF ?

Pour combien de temps ? « Tout va dépendre si les équipes qui seront de quart ce week-end seront majoritairement grévistes ou pas », précise Nicolas Josset, délégué syndical et élu CGT au CNPE de Chinon. Le 6 février, 60ème jour de grève, la direction du site tourangeau estimait à 25 % le taux de grévistes, tandis que les syndicats en comptabilisaient 35 %.

«  On est déjà à une journée complète de blocage pour B2 et cela pourrait durer encore plus longtemps pour B3, précise Nicolas Josset, selon qui quelque 400 grévistes devraient prendre part au blocage d’ici dimanche.   À Dampierre (Loiret), ils ont bloqué pendant trois semaines, et à Cattenom (Moselle), ils n’ont pas repris depuis une semaine, après un arrêt fortuit. »

Des actions qui pourraient coûter cher à EDF. Début février, Antoine Ménager, directeur de la centrale de Chinon, déclarait qu’ « une journée globale d’arrêt d’un réacteur, c’est un million d’euros. » Selon la CGT, les baisses de production constatées en décembre et janvier à la centrale nucléaire de Chinon auraient coûté pas moins de cinq millions d’euros à EDF.

(*) Selon les salariés grévistes, sur les 1.800 mégawatts de moyens de productions restants par B1 et B4 jeudi, seuls 750 mégawatts ont été produits.

Par Malo RICHARD, Journaliste, publié le 14/02/2020 à 18h19, mis à jour le 14/02/2020 à 21h31

Photo en titre : Le 23 janvier dernier, au CNPE de Chinon, plus de 200 salariés grévistes jetaient leurs bleus de chauffe au pied de leur direction. Trois semaines plus tard, la grève ne faiblit pas sur le site EDF. © (Facebook Syndicat CGT CNPE Chinon)

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