LE PENTAGONE SOUHAITE CONTRÔLER L’ESPACE GRÂCE À LA PROPULSION THERMIQUE NUCLÉAIRE

Le Pentagone développe un système de propulsion thermique nucléaire qui équipera des satellites et des navettes militaires. L’agence souhaite ainsi être capable de se déplacer rapidement dans l’espace, notamment entre la Terre et la Lune.

Le Pentagone travaille sur un système de propulsion thermique nucléaire qui équipera des navettes et des satellites. Le département de la défense espère ainsi garder le contrôle de l’espace entre la Terre et la Lune. L’agence s’inquiète notamment des progrès réalisés par des entreprises privées, mais principalement de la présence chinoise dans l’espace. Une sonde chinoise a récemment exploré la face cachée de la lune, et la Chine ne cache pas ses ambitions d’y envoyer des astronautes.

Baptisé DRACO (Demonstration Rocket for Agile Cislunar Operations), le projet ne dispose que d’une enveloppe de 10 millions de dollars pour cette année, mais il pourrait être doublé l’année prochaine. Le Pentagone défend actuellement son projet devant le Congrès pour l’augmenter de 11 millions de dollars en 2021. 

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Rassurez-vous, il ne s’agit pas de réaliser un lanceur à propulsion nucléaire qui partirait de la Terre. DRACO est un petit réacteur nucléaire thermique à l’uranium enrichi qui chauffe de l’hydrogène pour l’expulser à travers une tuyère. Ils seront acheminés dans l’espace par des lanceurs classiques pour être assemblés en orbite basse. Ils pourront ensuite équiper une navette ou un satellite au service de la Space Force, la sixième branche de l’armée américaine. Elle serait alors en mesure de modifier rapidement l’orbite d’un satellite pour des missions d’espionnage.

Comme pour la mission Artemis de retour sur la Lune d’ici 2024, le projet DRACO est à la merci des caprices et des alternances politiques. Le Congrès a déjà revu à la baisse les ambitions lunaires de Trump et de la NASA. Pour 2020, l’agence spatiale a bien obtenu les 22,6 milliards de dollars demandés, mais le Congrès a modifié sa répartition en diminuant notamment la part allouée à Artemis. Plutôt que d’une installation durable sur notre satellite, on commence désormais à parler du retour sur la Lune comme d’une répétition générale avant de partir vers Mars. Si la NASA est forcée de suivre cette voie, ce serait la marque d’une forte baisse des ambitions américaines à court terme pour les reporter sur des objectifs plus lointains et plus incertains. 

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Par Bruno Clairet, publié le 26 février 2020 à 13h57 (Source : The Daily Beast)

Photo en titre : Orion arrimé à un véhicule de transfert vers Mars – Crédit : NASA / Public domain

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