FACE AUX SANCTIONS RÉIMPOSÉES PAR WASHINGTON, TÉHÉRAN PROMET DES «MESURES PRATIQUES ET JURIDIQUES NÉCESSAIRES»

L’Iran a qualifié la suspension des dérogations aux sanctions américaines quant à son programme nucléaire de violation claire de la charte de l’Onu. Selon le porte-parole de la diplomatie iranienne, les actions des États-Unis peuvent entraîner une réponse de la part de la république islamique.

À la suite de la suspension par les États-Unis des dérogations aux sanctions américaines, dont celle concernant la reconfiguration du réacteur nucléaire d’Arak, l’Iran pourra introduire des contre-mesures, a fait savoir ce 30 mai le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi.

«Si ceci affecte négativement les droits de l’Iran dans le domaine nucléaire […], alors nous prendrons les mesures pratiques et juridiques nécessaires», a-t-il déclaré, cité par le service de presse du ministère des Affaires étrangères.

M.Moussavi a ajouté que «l’Iran suivrait de près les conséquences techniques et politiques de cette étape».

D’après lui, «les récentes actions américaines violent clairement la résolution 2231 du Conseil de sécurité et la charte de l’Onu».

Levée des dérogations par les États-Unis

Mercredi, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a annoncé que les États-Unis commenceraient à réimposer des sanctions aux entreprises étrangères faisant des affaires avec l’Iran sur ses sites nucléaires. Washington a accordé à ces pays 60 jours pour mettre fin à leurs opérations.

Cette suspension des exceptions temporaires aux sanctions ne permet plus à Téhéran d’accepter l’aide des pays membres de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien. 

Dans le même temps, Mike Pompeo a déclaré que l’exception pour le travail à la centrale nucléaire de Bouchehr serait la seule à être prolongée de 90 jours. 

Réaction des signataires de l’accord de Vienne

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont critiqué la décision des États-Unis de mettre fin à trois des quatre exceptions autorisant les travaux sur des sites nucléaires iraniens destinés à empêcher le développement d’armes.

Ces dérogations permettaient aux entreprises russes, chinoises et européennes de travailler à la conversion du réacteur à eau lourde irakien Arak, à la fourniture d’uranium enrichi pour un réacteur de recherche de Téhéran et au transfert du combustible irradié à l’étranger.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a déclaré que la levée des exceptions pourrait ralentir, mais pas arrêter la reconfiguration du réacteur d’Arak. 

Publié le 30 mai 2020 à 17h17

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