Sept communes de l’Yonne, en Puisaye, font partie de son périmètre de sécurité. La visite décennale de l’unité n°1 du Centre nucléaire de production d’électricité de Belleville-sur-Loire débute aujourd’hui, samedi 6 juin. L’unité s’arrêtera de longs mois, avant un retour sur le réseau prévu à la fin de l’année 2020.
C’est un moment « fatidique« , résume Jean-Marie Boursier, directeur du centre nucléaire de production d’électricité de Belleville-sur-Loire. Aujourd’hui doit commencer la visite décennale de son réacteur n°1. « À l’issue, l’ASN (l’Autorité de sûreté nucléaire, ndlr) nous délivrera l’autorisation d’exploiter pour dix ans.«
L’opération durera plusieurs mois, au cours desquels une série d’examens sera menée : le contrôle de la cuve du réacteur, l’épreuve hydraulique du circuit primaire principal, ainsi que le test d’étanchéité de l’enceinte interne du bâtiment réacteur.
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Avec l’épidémie de Covid-19, les opérations ont dû être décalées d’un peu plus d’un mois. Reste que le site est déjà rodé. Il sort tout juste, en effet, de la visite décennale de son réacteur n°2, qui a été menée l’an dernier. L’unité avait été reconnectée au réseau électrique le 23 décembre 2019. « C’est plus ou moins le même programme, nous allons jouer la même partition, indique Jean-Marie Boursier. On s’est bien préparés, et il y a même un peu d’impatience à y aller !«
Entre 2.300 et 2.500 personnes en même temps
Le chantier sera de grande ampleur. Une centaine de modifications de l’installation sont prévues, et plus de 18.000 activités techniques annoncées, dont 20.000 heures de robinetterie, pour un budget avoisinant les 100 millions d’euros. « Entre 3.000 et 3.500 salariés extérieurs sont mobilisés pour nous aider, aux côtés des 786 salariés EDF. Il y aura entre 2.300 et 2.500 personnes sur le site en même temps. » Les entreprises locales qui avaient travaillé lors de la précédente visite seront à nouveau sollicitées.
Une opération que n’avait pas connue l’unité n° 2 est aussi prévue au calendrier, le changement du rotor de l’alternateur principal. « C’est lui qui, entraîné par la vapeur, fabrique l’électricité », explique le directeur. « C’est une pièce de 250 tonnes qui demande d’être extrêmement méticuleux. On n’y touche qu’avec des gants blancs ! » Expédiée le 18 mai des usines de son fabricant, Jeumont Electric, dans le Nord, elle doit rallier Belleville par voie d’eau puis par le rail. Arrivée attendue à la mi-juin.
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L’épreuve hydraulique doit clore les opérations. « Elle est emblématique. C’est à partir d’elle qu’on obtient l’autorisation. » Le redémarrage de l’unité est prévu en fin d’année, avec retour « entre fin novembre et Noël » sur le réseau.
NB : les sept communes icaunaises englobées dans le périmètre de sécurité de la centrale sont Bléneau, Lavau, Moutiers-en-Puisaye, Saint-Fargeau, Saint-Martin-des-Champs, Saint-Privé et Treigny.
Déchets
La visite décennale intervient alors que des opposants au nucléaire redoutent l’installation d’une piscine de stockage de déchets nucléaires à Belleville-sur-Loire. Aucune centrale française n’a encore été officiellement choisie pour accueillir ce projet.
Par Vincent Michel (), publié le 06/06/2020 à 09h42
Photo en titre : La centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, dans le Cher, à deux pas de l’Yonne. Photo d’archives © Pierrick DELOBELLE
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