Dans une tribune publiée ce dimanche 26 juillet 2020, Julien Tchernia, président d’ekWateur, explique que le véhicule électrique doit être alimenté par une électricité renouvelable si l’on veut qu’il soit écologique. Alimenté par une centrale à charbon, son bilan carbone est moins bon qu’une voiture à essence. D’où la nécessité de développer les renouvelables conjointement aux véhicules électriques. Cela tombe bien : une profonde synergie existe entre les deux technologies.
Un véhicule électrique alimenté par une centrale à charbon est plus polluant qu’une voiture à essence
Le véhicule électrique n’émet pas directement de gaz à effet de serre, ce qui lui donne l’image d’un moyen de transport propre. En réalité, comme pour le véhicule à hydrogène, tout dépend de l’origine de l’électricité qui propulse le véhicule, comme le rappelle Julien Tchernia, cofondateur et président d’ekWateur, dans une tribune pour L’Usine Nouvelle, ce dimanche 26 juillet 2020.
Dans l’optique de la transition énergétique, le véhicule électrique est en effet largement soutenu par les autorités, et son marché est en plein essor, notamment en France. « Le marché se porte bien et cela s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, depuis plus de 5 ans, le gouvernement et les entreprises du secteur ont mis beaucoup de choses en œuvre pour installer l’écosystème nécessaire au développement des voitures électriques. D’autre part, les véhicules électriques d’aujourd’hui sont de plus en plus performants en termes d’autonomie », pointe ainsi Alexandre Borgolte, directeur général de DBT, spécialiste des bornes de recharge.
Julien Tchernia tempère cependant la dimension écologique du véhicule électrique. Si l’électricité est produite par une centrale thermique utilisant un combustible fossile, un véhicule à essence s’avère moins polluant.
Certes, rappelle le président d’ekWateur, « un moteur électrique a un très bon rendement : environ 90% de son énergie est transformé en énergie mécanique. Pour le moteur à explosion, ce rendement est beaucoup plus faible et de l’ordre de 35 %. Un taux sans appel en faveur du moteur électrique ».
Pour autant, il ne faut pas s’arrêter au rendement du moteur, mais étudier toute la chaîne de production. « Sachant que le rendement d’une centrale à charbon est de 30% et que la déperdition d’énergie lors du transport de l’électricité le long des câbles est de 15%, le rendement du moteur électrique passe alors à 25%. De l’autre côté, la chaîne du pétrole est très peu énergivore par rapport à l’énergie qu’elle transporte : entre l’extraction et la pompe, la perte est d’environ 10%. Cela donne un rendement total de la chaine essence de 38 % », expose Julien Tchernia.
Synergie entre véhicules électriques et renouvelables intermittentes, via le pilotage de la recharge
Il rappelle alors que les énergies renouvelables ne représentent que 17% de l’électricité produite en France, et semble sous-entendre que le véhicules électriques n’est donc pas si écologique que cela dans l’Hexagone. Il oublie de préciser que plus de 75% de l’électricité est produite en France par des centrales nucléaires, qui n’émettent pas non plus de gaz à effet de serre. Le bilan carbone des véhicules électriques de France est donc excellent !
Pour autant, le développement du véhicule électrique doit aller de pair avec celui des énergies renouvelables. Non seulement les EnR assurent une électricité verte pour propulser les voitures électrique, mais les deux technologies ont une excellente synergie. Le pilotage de la recharge, via des bornes intelligentes, est ainsi une excellente réponse à l’intermittence du solaire et de l’éolien.
« Aujourd’hui de nombreuses entreprises travaillent sur des technologies permettant de lisser la consommation. Comme ce logiciel permettant de stopper la recharge lors d’un pic de consommation d’électricité et de charger automatiquement le véhicule électrique aux heures creuses avec de l’électricité la plus verte et au prix le plus bas. La voiture électrique devient alors une partie de la solution à l’intermittence de la production de renouvelable », détaille ainsi Julien Tchernia.
« Comme le chauffe-eau électrique, en son temps, a résolu une partie du problème de la surproduction d’électricité d’origine nucléaire la nuit, la batterie des voitures électriques résout une partie de la problématique de stockage des énergie renouvelables », conclue le président d’ekWatteur.
Rédigé par : La Rédaction, publié le 27 juillet 2020
https://lenergeek.com/2020/07/27/ecologique-vehicule-electrique-electricite-renouvelable/
NDLR : ce raisonnement ne vaut que pour l’aspect « émission de CO2 ». Mais si on veut que la voiture électrique soit qualifiée d’écologique, il faut qu’elle soit exclusivement rechargée avec de l’électricité garantie d’origine renouvelable. D’où l’obligation de bien choisir son fournisseur d’électricité parmi les très rares qui ne vendent QUE de l’électricité d’origine renouvelable et que la voiture ne soit rechargée QU’À son domicile ce qui en limite l’emploi (tout au moins pour l’instant tant que, sur les bornes publiques, le seul fournisseur sera EDF et qu’on n’aura pas le choix du fournisseur, ce qui serait faisable facilement grâce à l’informatique),
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