Après la remise de sa démission, le leader nationaliste confie son agacement face à ceux qui « torpillent les solutions » et appelle à « stopper le carrousel des discussions gouvernementales ». « Les affaires courantes sont devenues la norme au fédéral, cela doit s’arrêter. »
Le chef de l’État tient depuis lundi midi la démission des préformateurs Paul Magnette (PS) et Bart De Wever (N-VA) en délibéré. Bart De Wever s’est livré dans une vidéo postée sur les réseaux en milieu d’après-midi. Le patron de la N-VA ne cache pas sa déception face à l’échec de la tentative PS/N-VA aux côtés de Paul Magnette. Tentative de coalition autour des deux plus grands partis à laquelle participaient le CD&V, le SP.A et le CDH.
Bart De Wever commence par expliquer que la situation économique actuelle est critique pour les entrepreneurs, ce qui menace la vie de dizaine de milliers de familles. Il évoque aussi le Brexit et les conséquences désastreuses de la crise sanitaire pour les Flamands.
« Une mission pas évidente »
Le nationaliste estime que le Roi lui avait confié une « mission pas évidente » mais il se félicite d’avoir réussi, avec Paul Magnette, à atteindre un accord de base avec cinq partis prêts à négocier sur cette base. « Un accord qui n’était à prendre ou à laisser pour personne », insiste-t-il, en précisant que cette base était « forte » et « avait une grande chance de succès ».
Bart De Wever détaille alors les points qu’il juge positifs comme une baisse des impôts, le rehaussement des pensions les plus basses – même pour les indépendants –, le prolongement des centrales nucléaires et, last but not least : « une réforme institutionnelle approfondie car le coronavirus, plus que jamais, a montré à quel point ce pays était inefficace. C’est pourquoi il faut renforcer les Régions qui fonctionnent démocratiquement, contrairement au fédéral où les affaires courantes sont devenues la norme. Cela doit s’arrêter. »
« Un seul parti supplémentaire nécessaire »
Le nucléaire et la réforme de l’État étaient deux lignes rouges, respectivement pour les Verts et pour les libéraux, qui ont provoqué la démission du duo Magnette-De Wever en refusant de se joindre à la « bulle », si la note de départ n’était pas profondément revue. « Nous n’avions besoin que d’un et un seul parti supplémentaire pour avoir une majorité », souligne De Wever sans cacher une pointe d’agacement. Il poursuit en confirmant que ce gouvernement aurait eu une durée limitée (on avait parlé de deux ans) et il dit « regretter énormément le manque de courage de certains afin de stopper le carrousel de formation gouvernementale. »
« Je sais qu’il est plus facile de torpiller des solutions plutôt que de trouver un accord », conclut Bart De Wever avant de remercier ceux qui ont osé s’impliquer dans les discussions.
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Par Maxime Biermé, mis en ligne le 17/08/2020 à 15h40
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