La pandémie de Covid-19 a montré à quel point l’humanité et nos sociétés modernes pouvaient être vulnérables. Face à la maladie. Mais, selon les chercheurs, face aussi à d’autres catastrophes comme une attaque nucléaire. L’heure est venue d’en tirer les leçons.
D’abord des gens brûlés vifs, des bâtiments soufflés par l’explosion. Des irradiations. Puis des retombées radioactives qui touchent l’ensemble du vivant et de l’environnement. Une société tout entière qui s’effondre. Le tableau des conséquences d’une attaque nucléaire est noir. Bien plus noir que celui dépeint par la pandémie de coronavirus actuellement.
Pourtant, selon des chercheurs des universités de Birmingham et de Leicester (Royaume-Uni), nos gouvernements et nous-mêmes pourrions tirer de cette crise sanitaire mondiale sans précédent, des leçons pour l’avenir.
Le risque nucléaire n’apparaît pas aujourd’hui comme une préoccupation majeure de la population. Mais certains modèles estiment à 50 % le risque qu’un « incident » nucléaire entraînant la mort d’environ un million de personnes survienne dans les 50 prochaines années. Et « aussi désagréable que cela puisse paraître, il est essentiel que nous pensions dès maintenant à l’impensable » (voir Ndlr 1), commente Peter Chilton, chercheur à l’université de Birmingham dans un communiqué.
Alors, les experts ont cherché des points communs entre une pandémie et une attaque nucléaire. Une pression écrasante sur les services de santé, une perturbation considérable de la vie normale, des choix difficiles concernant la suspension des libertés civiles et la manière de protéger les travailleurs clés et de garantir que la société continue de fonctionner. « Avoir à faire face à une pandémie apparaît tout de même trivial par rapport à avoir à gérer les suites d’un incident nucléaire », remarquent les chercheurs.
Prévenir les risques, mais se préparer au pire
Ainsi, les chercheurs mettent d’abord en avant – comme c’est le cas pour le risque viral — l’importance de la prévention. Ils recommandent de poursuivre les efforts internationaux faits pour limiter la prolifération des armes nucléaires, pour réduire les risques posés par le terrorisme nucléaire, pour sécuriser les installations et pour comptabiliser les matières nucléaires.
Le monde n’est pas prêt à affronter une attaque nucléaire.
Après la prévention vient la préparation. Lorsque la crise du coronavirus a commencé, des décisions ont dû être prises « à la volée ». « Si le monde n’était pas préparé à une pandémie, il ne l’est probablement pas non plus à d’autres catastrophes, y compris des incidents nucléaires », prévient Richard Lilford, chercheur à l’université de Birmingham. Pourtant, c’est justement le fait que de telles situations seraient difficiles à gérer qui devrait encourager l’élaboration de scénarios d’urgence.
« Ce que la situation actuelle a mis en évidence, ce sont certains des défis auxquels les citoyens seraient confrontés en cas d’attaque nucléaire, notamment une panique généralisée, des pénuries de nourriture, d’équipement et de médicaments — le tout à une échelle beaucoup plus grande. Une attaque nucléaire signifierait presque certainement la restriction des libertés civiles, soulignant l’importance d’un message clair et sans équivoque de la part de gouvernements — un défi qui est resté au premier plan de la réponse au COVID-19. » Soulignant aussi l’importance d’une meilleure éducation de la population au risque, qu’il soit viral ou nucléaire.
Par Nathalie Mayer, publié le 10/09/2020
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/physique-sommes-nous-pret-attaque-nucleaire-82912/
Ndlr 1 : y penser ne résoudra pas le problème. Par contre, en se dénucléarisant la première (montrant ainsi l’exemple) la France ne serait plus un agresseur potentiel à détruire, donc aurait peu de chances d’être visée dans une guerre atomique. Par contre, elle devra tout de même affronter les retombées donc s’y préparer ne serait pas inutile.
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