POUR SE PRÉPARER À UN ÉVENTUEL ACCIDENT NUCLÉAIRE, LA BASE D’AVORD (DANS LE CHER) PRÉVOIT UN EXERCICE DE SIMULATION DÉBUT JUIN

Un exercice civilo-militaire d’ampleur nationale est organisé les 8 et 9 juin sur la base aérienne d’Avord. Un accident impliquant une ou plusieurs armes nucléaires sera simulé afin de tester l’organisation de crise qui serait déployée pour protéger la population si un tel événement venait à se produire. Ce genre d’exercice n’a lieu que tous les cinq ans.

Les sirènes de la base d’Avord (BA 702) devraient retentir sur les coups de 8h30, mercredi 8 juin. À ce moment-là, près de 2.000 personnes se mettront en ordre de bataille, durant deux jours. Leur objectif?? Mettre en application les différents dispositifs de sécurité prévus lors d’un accident nucléaire à partir d’un scénario catastrophe simulé et qu’ils ne découvriront qu’à l’heure H, pour une meilleure expérimentation.

C’est à peu près tout ce qui a été dévoilé, jeudi 19 mai, lors de la réunion de présentation de cet exercice (intitulé AIRNUC), ouverte aux habitants des communes de Savigny-en-Septaine, Farges-en-Septaine et Avord, toutes trois voisines directes de la BA702. « Outre la formation de pilotes, la base a aussi pour mission de participer à la stratégie de dissuasion nucléaire française », présente le colonel Olivier Kaladjian, commandant de la base aérienne. C’est la raison pour laquelle elle abrite en son sein des têtes nucléaires. Et donc, qu’il convient de se préparer à l’éventualité d’un tel accident, même s’il est « hautement improbable ».

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Pas de risque d’explosion

L’architecture de ces armes nucléaires rend impossible tout risque d’explosion non décidée. « En revanche, en cas d’accident lors de leur manipulation, un risque de dispersion de particules radioactives est possible, prévient le général de division aérienne Louis Péna, adjoint territoire national. Les sols, mais aussi les individus les ayant respirées ou absorbées pourraient, alors, être contaminés. »

L’objectif de la manœuvre est de doter les participants d’attitudes réflexes, mais aussi de valider les langages et procédures entre tous les maillons de la chaîne décisionnelle (la préfecture, l’armée de l’air et de l’espace et les autorités de sûreté nucléaire).

La communication, enjeu majeur

« Pour nous, le plus dur sera la communication, anticipe Agnès Bonjean, cheffe de cabinet du préfet du Cher, Jean-Christophe Bouvier à qui reviendrait la responsabilité de mettre en place les mesures de protection des populations. Le nucléaire est méconnu et génère une certaine psychose qu’il faudra gérer en donnant des informations et en combattant les fake news (fausses informations, NDLR). » Si un accident nucléaire venait à se produire, le canal de communication utilisé par les services préfectoraux serait alors la radio, par l’intermédiaire de France Bleu Berry.

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Mais pour rappel, les 8 et 9 juin prochains, il ne s’agit que d’un exercice : chaque étape sera simulée dans les conditions les plus proches de la réalité. « Durant ces deux jours, c’est une vie normale qui vous attend, sourit Louis Péna en s’adressant aux habitants présents dans l’assistance. On vous demandera simplement votre pass (distribué par les trois communes précédemment citées), en tant que riverains, pour circuler et franchir les barrages de gendarmerie qui, eux, ne seront pas fictifs. » Les conditions de circulation autour de la BA702 devraient donc être impactées, mais impossible de prédire dans quelle mesure puisque le scénario est gardé secret…

Durée de l’exercice : mercredi 8 juin : 8h30 – 18 heures à jeudi 9 juin : 8h30 – 15 heures.

Par Vincent Balmisse, publié le 25/05/2022 à 06h01

Photo en titre : Ce genre d’exercice a lieu tous les cinq ans à la base aérienne d’Avord, comme ici en 2012. © PARA Stéphanie

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