Après une avancée significative dans son programme de redémarrage du parc nucléaire la semaine dernière, l’énergéticien n’a progressé que très légèrement ces derniers jours et a même été contraint de solliciter ses barrages hydroélectriques.
La semaine passée était annoncé comme un premier vrai test pour le réseau électrique français. Elle l’aura effectivement été, EDF y laissant même quelques plumes. Une semaine auparavant, l’énergéticien avait relancé pas moins de quatre réacteurs nucléaires, des statistiques hebdomadaires qu’il n’avait encore jamais affichées depuis le lancement de notre tableau de bord de l’énergie avant la rentrée. Mais ces derniers jours, l’entreprise n’a que faiblement progressé dans son programme de relance du parc nucléaire et compte 14 réacteurs encore à l’arrêt avec le redémarrage de Gravelines 3 ce samedi, contre 16 lundi dernier.
Avec encore deux infrastructures à relancer cette semaine, EDF devrait donc débuter l’année 2023 avec 12 réacteurs encore à l’arrêt, une très grande majorité étant immobilisés pour des problèmes de corrosion sous contrainte (CSC) auxquels s’ajoute de la maintenance courante. Deux sites ont vu leur date de redémarrage repoussée, à savoir Flamanville du 25 décembre au 19 février et Penly 1 du 13 février au 20 mars. Dans le premier cas, le remplacement des générateurs de vapeurs usés vient tout juste de s’achever avec la dernière des quatre épreuves hydrauliques qui doit être déclarée conforme.
« Une nouvelle indication de CSC a été confirmée sur une soudure d’une portion de tuyauterie d’une autre partie du circuit RIS du réacteur de Penly 1 qui était en cours d’expertise, indique l’énergéticien. EDF a décidé de procéder au remplacement préventif de cette portion de tuyauterie« , précise l’énergéticien.
EDF puise déjà dans les réservoirs d’eau
Grâce aux températures particulièrement douces pendant une grande partie de l’automne, les barrages d’eau et les stocks de gaz ont pu être remplis à leur niveau maximal ou en tout cas s’approcher de leur moyenne historique. Mais le récent épisode de froid qui a traversé le territoire a contraint l’Hexagone à activer ces deux leviers de production électrique, en plus des importations, afin de compléter la production nucléaire.
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Ainsi, le taux de remplissage des réservoirs d’eau d’EDF a baissé de 4 points en une semaine et est désormais de 61% soit plus de 6 points en-dessous des normales. Dans le détail, aucune zone géographique n’a été épargnée. Avec 72%, les barrages des Alpes du Nord enregistrent une baisse de 5 points qui réduit leur avance sur les normales (6,5 points contre 9,5 points la semaine dernière). La baisse est aussi importantes pour les sites des Pyrénées et du Massif Central qui sont respectivement remplis à 55 (-3 points) et 53% (-6 points). Seuls les barrages des Alpes du Sud ont contenu cette baisse avec un taux de remplissage à 60% contre 61% la semaine dernière mais accusent néanmoins d’un gros retard sur les normales à 14,5 points en-dessous de celles-ci.
Par Timothée Talbi, publié le 19/12/2022 à 6h23
Photo en titre : Le barrage EDF de Sainte-Croix, dans la vallée de la Durance, le 22 août 2000 – Myriam Chaplain-Riou © 2019 AFP
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