Centrale et EPR de Flamanville, Orano la Hague, centre de l’Andra… L’Autorité de sûreté nucléaire a mené des dizaines d’inspections en 2022. Le bilan dans la Manche.
La centrale nucléaire de Flamanville (Manche) avait été placée sous surveillance renforcée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), en septembre 2019.
Ce niveau a été levé en juillet 2022 « au vu de l’amélioration de l’état des installations et des pratiques de sûreté ».
Mais le gendarme du nucléaire a demandé à l’exploitant (EDF) « de continuer à maintenir un niveau d’exigence élevé pour consolider les améliorations constatées ».
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Les performances de la centrale nucléaire de Flamanville appréciées
Comme pour les centrales de Penly et Paluel, l’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Flamanville en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement « rejoignent l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF ».
Un plan d’action mis en place
Ainsi, sur le premier volet, l’ASN « a constaté que le plan d’action mis en œuvre dans le cadre de la surveillance renforcée a été efficace notamment en matière de remise à niveau des installations et de prise en compte des principes fondamentaux de sûreté par les agents et les prestataires ».
EDF rencontrerait seulement des « difficultés » dans « la gestion du centre de crise local », un bâtiment de 2 500 m2, le premier du genre dimensionné pour résister aux séismes, inondations, tornades, entré en service le 2 octobre 2020.
Une amélioration constatée en 2022…
En matière de radioprotection, l’ASN reconnaît que « les performances du site se sont améliorées en 2022. »
Néanmoins, des améliorations « sont encore attendues dans la préparation des activités à fort enjeu de radioprotection par les intervenants, y compris les entreprises prestataires ».
En chiffres
L’activité de contrôle de l’ASN Normandie en 2022
. 16 événements significatifs déclarés au niveau 1 Inès, l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, acronyme de l’anglais « International Nuclear Event Scale ».
. 31 journées d’inspections du travail dans les centrales nucléaires et sur le chantier de Flamanville 3.
. 208 inspections dont :
– 67 inspections dans les centrales nucléaires de Flamanville, Paluel et Penly
– 15 inspections sur le chantier de construction du réacteur EPR Flamanville 3
– 65 inspections sur des installations du « cycle du combustible », de recherche ou en démantèlement
– 53 inspections dans le nucléaire de proximité
– 8 inspections dans le domaine du transport de substances radioactives.
… Mais des progrès attendus
Sur le dernier volet, l’ASN « souligne les actions engagées dans le cadre du plan d’action visant l’évacuation des coques de déchets historiques et constate une bonne tenue des installations et une gestion maîtrisée des produits chimiques dangereux ».
« Des progrès sont néanmoins attendus concernant le réseau d’eau pluviale, et notamment sur la maîtrise des rejets et le suivi des travaux de rénovation » qui « feront l’objet d’une attention particulière en 2023 ».
EPR de Flamanville
Jean-François Barbot, chef du pôle EPR-REP de la division de Caen de l’ASN, assure que le chantier « est maîtrisé par les intervenants dans le respect des exigences ».
« Mais un travail important reste à mener en 2023 en vue de la mise en service du réacteur », espérée désormais pour le 1er trimestre 2024.
« Outre les actions qui se poursuivent dans le cadre de l’instruction du dossier de mise en service, EDF devra notamment s’assurer de l’achèvement de l’installation afin de démontrer sa conformité et de la suffisance de sa préparation à l’exploitation du réacteur. »
En revanche, en ce qui concerne les réparations des soudures des circuits secondaires principaux, l’ASN estime que « les différents intervenants ont mis en œuvre une organisation et une surveillance des activités qui permettent d’apporter une confiance dans l’atteinte d’un haut niveau de qualité de réalisation de ces soudures ».
Orano la Hague
L’ASN considère que les performances de l’établissement Orano recyclage la Hague « sont satisfaisantes pour ce qui concerne la sûreté nucléaire, la radioprotection et la protection de l’environnement ».
Toutefois, elle déplore « un manque d’anticipation » concernant l’entreposage des combustibles Rebuts Boîtes Mox (RBM) venant de l’établissement Melox. L’ASN estime d’autre part que « la gestion des sources radioactives au sein de l’établissement est perfectible ».
Orano doit poursuivre les efforts engagés
Concernant les démantèlements et RCD (reprise et conditionnement de déchets anciens), « des avancées significatives ont été réalisées en 2022, notamment au sein des ateliers MAU, MAPu et HADE ».
Mais l’autorité constate toujours que « plusieurs projets » de ce type « continuent de rencontrer des difficultés conduisant à de nouveaux retards ». Ainsi, Orano doit poursuivre « les efforts engagés pour traiter les sujets à forts enjeux en matière de scénario et donc de délais associés ».
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Centre de l’Andra
L’ASN juge que l’organisation du centre de stockage de la Manche en 2022 « est satisfaisante en matière de sûreté, de radioprotection et de surveillance de l’environnement ».
Elle pointe seulement « des points de vigilance » concernant « le changement de géomembrane en cas de perte d’intégrité, la formalisation du contrôle de second niveau et le plan d’action ».
Par Rédaction La Presse de la Manche, publié le 16 juin 2023 à 17h48
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Photo en titre : La centrale nucléaire de Flamanville (Manche) n’est plus placée sous surveillance renforcée par l’Autorité de sûreté nucléaire. (©Jean-Paul BARBIER/La Presse de la Manche)
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