L’énergéticien a réduit l’incertitude sur ses activités outre-Quiévrain tout en révisant à la hausse ses anticipations de résultats pour 2023.
Son actualité. Après plusieurs mois d’âpres négociations, Engie et le gouvernement belge ont finalement trouvé un terrain d’entente pour prolonger la durée de vie des deux réacteurs nucléaires Tihange 3 et Doel 4.
Signé le 29 juin dernier, cet accord vise dans son ensemble à assurer une répartition équilibrée des risques entre les deux parties et à éliminer les incertitudes concernant l’évolution des provisions liées au traitement de tous les déchets nucléaires, comme le précise le communiqué publié à cette occasion. Alors que la Belgique s’orientait vers une sortie définitive du nucléaire en 2025, programmée depuis la loi de 2003, la crise énergétique européenne survenue avec la guerre en Ukraine a changé la donne.
Brutalement confrontées à un problème de sécurité d’approvisionnement, les autorités du pays ont revu leur position et prié l’opérateur historique de bien vouloir engager les investissements nécessaires pour faire tourner 10 ans de plus ces installations d’une capacité totale de 2 gigawatts.
Pour Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, cet accord est bon pour les citoyens belges et pour les actionnaires du groupe. En effet, il est prévu de placer les deux réacteurs dans une coentreprise détenue à parité par l’État belge et Engie.
En coupant la poire en deux, Engie va ainsi réduire l’incertitude liée aux coûts de la gestion des déchets sur le long terme. Contre une somme forfaitaire de 15 milliards d’euros, payable en deux fois, l’énergéticien va transférer au gouvernement belge l’ensemble de ses obligations liées aux déchets nucléaires.
Le risque sera aussi réduit sur le prix de vente de l’électricité grâce à un mécanisme de « contrat pour différence » et avec un intéressement de l’opérateur industriel à une bonne performance technique et économique des installations.
Notre analyse
L’accord définitif pourrait être signé Le transfert des engagements concernant les déchets se traduira par une charge nette exceptionnelle de 4,5 milliards d’euros dans les comptes 2023, tandis que la dette nette économique augmentera du même montant.
En Bourse, l’action Engie a progressé de 4% environ après l’annonce de cet accord. Les investisseurs ont apprécié la fin d’une forte incertitude concernant les activités nucléaires du groupe en Belgique, ainsi que la confiance affichée par les dirigeants. Ces derniers ont profité de l’occasion pour relever leurs prévisions de résultats financiers courants.
Pour 2023, Engie vise désormais un résultat net récurrent part du groupe à un niveau compris entre 4,7 et 5,3 milliards d’euros.
Cependant, ces bons résultats seront encore soutenus par le contexte exceptionnel qui favorise les activités de trading du groupe.
Nous restons donc prudents, mais le rendement de 8,9% plaide en faveur du titre.
Conservez. [ENGI] Objectif : 17 euros. Profil : dynamique.
Prochain rendez-vous : résultats semestriels, le 28 juillet
Par Hubert Couëdic, publié le 17/07/2023 à 15h05,
https://www.lerevenu.com/bourse/valeurs-en-vue/engie-relance-du-nucleaire-en-belgique
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