Ces tirs sont les derniers d’une série d’essais de missiles par Pyongyang, alors qu’un militaire américain a été arrêté après avoir franchi la frontière.
La Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques de courte portée en mer, a rapporté mercredi l’agence de presse Yonhap, quelques heures après qu’un sous-marin américain à armement nucléaire a fait une escale en Corée du Sud, une première depuis quarante ans.
Le lancement a été rapporté par l’état-major interarmées sud-coréen (JCS), selon Yonhap, qui précise que les missiles ont été tirés tôt mercredi depuis la zone de Sunan, à Pyongyang, et qu’ils ont parcouru environ 550 kilomètres avant de s’abîmer dans la mer de l’Est, aussi connue sous le nom de mer du Japon. Le JCS a condamné ces tirs, les qualifiant d’« actes de provocation importants » et de violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le ministère japonais de la Défense a aussi enregistré les tirs. « Nous analysons les détails, mais nous estimons qu’ils sont tombés en dehors de la zone économique exclusive du Japon, à l’est de la péninsule coréenne », a-t-il déclaré dans un tweet.
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Ces tirs sont les derniers d’une série d’essais de missiles effectués par Pyongyang et interviennent alors que Séoul et Washington renforcent leur coopération en matière de défense face à l’escalade des tensions avec le Nord. Américains et Sud-Coréens ont tenu mardi la première réunion du groupe consultatif nucléaire à Séoul et annoncé qu’un sous-marin nucléaire américain faisait escale dans le port de Busan (Sud), une première depuis 1981.
Ces lancements interviennent moins d’une semaine après que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a personnellement supervisé le tir du tout dernier missile balistique intercontinental du pays, le Hwasong-18 à combustible solide.
Un soldat américain capturé par la Corée du Nord
Ce tir de missile intervient également alors que Washington a confirmé mardi qu’un soldat américain a été probablement capturé par des soldats nord-coréens après avoir franchi la frontière fortifiée et sévèrement gardée qui sépare les deux Corées, à l’occasion d’une visite dans la zone démilitarisée (DMZ). « Un militaire américain, pendant une visite, a volontairement et sans autorisation » traversé la ligne de démarcation, a déclaré le colonel Isaac Taylor, le porte-parole des forces américaines en Corée du Sud.
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Selon les informations de la chaîne de télévision CBS citant des officiels américains, il s’agit d’un homme du rang qui devait être ramené aux États-Unis pour des raisons disciplinaires, mais qui est parvenu à quitter l’aéroport et à se joindre à un groupe de visiteurs de la DMZ. Il se trouvait alors dans la « zone de sécurité commune », avait quelques heures auparavant souligné le commandement des Nations unies qui avait juste mentionné un « citoyen américain » sans fournir sa qualité de militaire.
Ce militaire américain avait auparavant passé deux mois de prison en Corée du Sud, a indiqué mercredi à l’Agence France-Presse un responsable de Séoul. Identifié par l’armée américaine, Travis King, un soldat de deuxième classe engagé depuis 2021, « a été libéré le 10 juillet après avoir purgé environ deux mois dans une prison sud-coréenne sur des accusations d’agression », a déclaré le responsable.
« Cet homme a émis un fort « ha ha ha » »
« Nous pensons qu’il est actuellement détenu en RPDC [Corée du Nord, NDLR] et travaillons avec nos homologues de l’Armée populaire nord-coréenne pour régler cet incident », avait-il souligné. « Nous surveillons de près la situation et enquêtons », a, pour sa part, affirmé aux journalistes le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. Contacté par l’AFP, le ministère sud-coréen de la Défense s’est refusé à tout commentaire.
« Cet homme a émis un fort « ha ha ha » et couru entre des bâtiments » après la visite par le groupe dont il faisait partie d’un des bâtiments du site, a raconté à CBS News un témoin de la scène. « Au début, je pensais que c’était une mauvaise blague, mais quand il n’est pas revenu, j’ai compris que ce n’était pas une blague, puis tout le monde a réagi et ce fut la folie », a-t-il encore dit.
« Panmunjom [un village frontalier, NDLR] est le site que cet Américain a le plus probablement choisi de traverser en Corée du Nord car c’est le seul endroit possible de fuite au cours de la visite de la zone de sécurité commune », a dit à l’AFP Choi Gi-il, professeur d’études militaires à l’université de Sangji.
La Corée du Nord a fermé ses frontières au début de la pandémie de Covid-19 en 2020 et ne les a pas encore rouvertes. Sa présence sécuritaire de son côté de la frontière a été considérablement réduite.
Lorsque l’AFP s’est rendue dans la « zone de sécurité commune » plus tôt cette année, aucun garde nord-coréen n’y était visible. Mais même dans cette configuration, en vertu des protocoles d’armistice, aucun membre du personnel sud-coréen ou américain ne peut traverser la frontière pour récupérer le ressortissant américain.
Par M.P. avec AFP, publié le 18/07/2023 à 22h55
Photo en titre : Les relations entre les deux Corées sont actuellement à l’un de leurs plus bas niveaux historiques, alors que les relations diplomatiques entre Pyongyang et Séoul sont au point mort et que Kim Jong-un a appelé à accélérer le développement d’armes, y compris d’armes nucléaires tactiques. (Image d’illustration) © MAXPPP / LANDOV/MAXPPP
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