Certains experts israéliens seraient sur le point de quitter la commission de l’énergie atomique, selon un reportage de la Treizième chaîne.
Plusieurs scientifiques de haut rang qui siègent à la commission israélienne de l’énergie atomique ont menacé de démissionner pour protester contre la refonte du système judiciaire mise en œuvre par le gouvernement, a-t-on appris mardi, au lendemain de l’adoption par le gouvernement du premier texte de loi de son programme visant à réduire le pouvoir des magistrats.
Ces scientifiques font partie de plusieurs dizaines d’experts qui sont « responsables du développement de la capacité nucléaire d’Israël », a rapporté la Treizième chaîne, faisant référence à des informations provenant de médias étrangers sur l’arsenal nucléaire dont disposerait l’État hébreu.
Le reportage, qui ne cite pas ses sources, indique que les scientifiques ont discuté de leur éventuelle démission au cours des dernières semaines, mais qu’il n’y a pas eu d’action collective de protestation, et que chacun des scientifiques prendra sa décision individuellement.
Les scientifiques étaient encore en train de délibérer de la question entre eux et avec leurs prédécesseurs, ainsi qu’avec les « chefs de la communauté scientifique militaire », mais ils n’ont pas abordé le sujet avec leurs supérieurs, a rapporté la Treizième chaîne.
Le centre de recherche nucléaire de Dimona, dans le sud d’Israël, officiellement appelé Centre de recherche nucléaire Shimon Peres dans le Néguev, est le siège du programme d’armement nucléaire présumé d’Israël, selon des médias étrangers.
Selon des estimations étrangères, Israël disposerait d’un arsenal nucléaire allant de plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’ogives. Mais Israël n’a jamais reconnu officiellement posséder un tel arsenal, préférant maintenir une politique « d’ambiguïté nucléaire ».
Des membres des forces de sécurité israéliennes utilisent un canon à eau pour disperser des manifestants bloquant une entrée de la Knesset à Jérusalem, le 24 juillet 2023. (Menahem KAHANA / AFP)
La menace des scientifiques s’inscrit dans un contexte de crainte que les refus de servir dans l’armée ne commencent à nuire à la sécurité d’Israël. Plus de 10 000 réservistes militaires ont déclaré qu’ils ne se porteraient plus volontaires pour le service de réserve en signe de protestation contre la refonte du système judiciaire.
Les réservistes – qui constituent une partie essentielle des activités de routine de l’armée, y compris au sein des unités supérieures – ont averti ces derniers mois qu’ils ne seraient pas en mesure de servir dans un Israël non démocratique.
L’armée a averti mardi que le niveau de préparation au combat des troupes pourrait bientôt être compromis si les troupes réservistes ne se présentaient pas au service volontaire pendant une longue période.
Tsahal a déclaré que la « cohésion » au sein de l’armée avait déjà été mise à mal par les manifestations et qu’il faudrait du temps pour y remédier.
Des dizaines d’anciens hauts responsables des services de sécurité, notamment d’anciens chefs de Tsahal, du Mossad et du Shin Bet, avaient en vain adressé samedi une lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu, lui demandant d’interrompre le projet de loi sur la réforme du système judiciaire afin de permettre la reprise des négociations.
En plus des protestations militaires, la réforme judiciaire a déclenché des manifestations massives et continues, ainsi que des grèves depuis que le gouvernement Netanyahu a annoncé le projet en janvier.
Publié le 26 juillet 2023 à 10h22
Photo en titre : Vue du réacteur nucléaire de Dimona, dans le sud d’Israël, le 13 août 2016. (Moshe Shai/FLASH90)
https://fr.timesofisrael.com/refonte-judiciaire-des-scientifiques-du-nucleaire-songent-a-demissionner-media/
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