PYONGYANG AVERTIT QUE LES MOYENS STRATÉGIQUES AMÉRICAINS SERONT LES « PREMIÈRES CIBLES DE DESTRUCTION »

SÉOUL, 20 oct. — La Corée du Nord a condamné vendredi l’arrivée en Corée du Sud d’un bombardier américain B-52, avertissant que tout moyen stratégique américain déployé sur la péninsule coréenne constituera les « premières cibles de destruction ».

Pyongyang réagissait à l’arrivée mardi sur une base aérienne en Corée du Sud d’un bombardier américain doté d’une capacité nucléaire, un des atouts tactiques de l’armée américaine. C’est la première fois qu’un appareil de ce type stationne sur la péninsule, dans ce qui constituerait manifestement une démonstration de force dirigée vers la Corée du Nord en réponse à ses menaces.

« Les États-Unis doivent être pleinement conscients que la péninsule coréenne est légalement en état de guerre et que ses atouts stratégiques déployés dans la région du régime fantoche sont les premières cibles de destruction », a ainsi communiqué l’Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) dans une dépêche.

Considérant que le régime fait face à des menaces de guerre nucléaire qui atteignent un « stade plus dangereux », Pyongyang s’est dit prêt à choisir les « options correspondantes ».

« Les États-Unis feraient mieux de comprendre dans les meilleurs délais que plus ces erreurs de jugement deviendront fréquentes, plus le continent américain se rapprochera désespérément du moment critique », a ajouté la KCNA dans ce qui s’apparente à une menace à peine voilée de recours à l’arme nucléaire.

En septembre, la Corée du Nord a décidé d’inscrire dans sa Constitution sa politique de formation d’un arsenal nucléaire, affirmant son statut « irréversible » d’État nucléaire, un an après avoir fait passer une loi autorisant le gouvernement à faire usage de l’arme nucléaire à but préventif.

Le déploiement du bombardier B-52 s’inscrit dans les efforts de Washington d’honorer ses engagements pour le renforcement de la dissuasion nucléaire étendue par la mobilisation de l’ensemble de ses capacités militaires, dont le nucléaire, dans le but de protéger ses alliés.

Avec la signature d’une déclaration commune signée en avril par le président américain Joe Biden et son homologue sud-coréen Yoon Suk Yeol, Washington s’est engagé à améliorer la « visibilité régulière » de ses moyens stratégiques sur la péninsule afin de dissuader le Nord de poursuivre ses menaces.

Par Yonhap, publié le 20.10.2023 à 16h49

Pour retrouver cet article et voir la vidéo (29 sec), cliquer sur https://fr.yna.co.kr/view/MYH20231020012100884?section=video/videos