Le Groupe pour une Suisse sans armée va militer pour une initiative populaire qui doit forcer le Conseil fédéral à signer un traité de l’ONU sur le désarmement nucléaire.
Le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA) repart pour une bataille dans les urnes. Mais, cette fois, pas question d’abolir l’armée, ou le service obligatoire. L’idée est aujourd’hui toute autre : forcer la main pour que le Conseil fédéral signe le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), entré en vigueur en 2021 et boycotté par toutes les puissances mondiales qui détiennent l’arme atomique. Le gouvernement suisse a reporté sa signature, malgré un vote du parlement.
« Si le Conseil fédéral se dérobe à l’idée d’appliquer les demandes du parlement et d’être actif en matière de désarmement nucléaire, le corps électoral doit l’y obliger », écrit la secrétaire politique du GSsA Pauline Schneider dans un communiqué samedi, jour où l’assemblée du groupe a voté pour lancer une initiative populaire. Formellement, le GSsA va approcher l’ONG suisse ICAN, qui a annoncé cette semaine vouloir créer un texte pour ce même but.
Une position à réévaluer
Le Conseil fédéral avait pourtant participé activement à l’élaboration de ce traité international. Mais il dit aujourd’hui craindre « qu’il n’affaiblisse les normes, instruments ou forums existants tels que le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires », disait-il en 2018 au parlement, avant que celui-ci ne vote une motion qui était censée l’obliger à enfin signer le traité.
Toutefois, depuis le début de la guerre en Ukraine, les choses ont changé. La Confédération dit qu’elle va « réévaluer sa position ». « En s’en prenant à l’Ukraine, la Russie a ruiné la paix européenne. Cette guerre marque un tournant en matière de politique étrangère et de sécurité dont la Suisse devra tenir compte, le cas échéant en ratifiant le TIAN », a écrit le Conseil fédéral en réponse à un postulat déposé au parlement et qui l’invite à analyser les implications d’une signature.
« Le réarmement nucléaire est l’une des plus grandes menaces de notre époque. La Suisse peut et doit apporter ici sa contribution à un monde plus pacifique et plus sûr », ajoute encore Pauline Schneider du GSsA.
Par 20 Minutes, publié le 04 novembre à 17h13
Photo en titre : Malgré des manifestations dans plusieurs pays du monde, les puissances continuent à s’équiper en armes nucléaires. Getty Images via AFP
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