Jacques Hamelin est maire de Digulleville (Manche) où se trouve le plus gros centre de stockage de déchets nucléaires français (930.000 tonnes de déchets, dont 100 kg de plutonium), le CSM, contre lequel Greenpeace vient d’annoncer avoir porté plainte à Cherbourg pour pollution de l’eau, accusé de réception à l’appui. Le parquet ne communique pas sur cette affaire. Selon l’organisation écologiste, la nappe phréatique sous le CSM est « de loin » la plus polluée de France en tritium, ce radioélément à base d’hydrogène, beaucoup plus fluide que le plutonium mais nettement moins dangereux.
…Les normes sont-elles bien adaptées ? « L’ASN applique les normes mais est-ce-que les normes sont trop élevées ou pas ? », continue à s’interroger Jacques Hamelin. Et il n’est pas le seul. Dans un rapport demandé par l’ANCLI, l’Association nationale des commissions locales d’information nucléaire, un scientifique du CNRS concluait en 2010 à une « sous-estimation » par « les instances de radioprotection » de « la toxicité » du tritium, seul radioélément dont les rejets autorisés augmentent en France. Par ailleurs « le manque de données » sur des « effets cancérogènes du tritium (…) est flagrant », selon ce rapport. La méfiance vient aussi de l’étranger. Genève a porté plainte contre X en mars pour « mise en danger de la vie d’autrui » au pôle de santé publique de Paris.
La ville suisse dénonce notamment des fuites de tritium à la centrale nucléaire du Bugey (Ain). EDF a constaté un pic à 1.800 Bq/l dans les eaux souterraines après une fuite fin 2014.
http://www.europe1.fr/societe/nucleaire-de-geneve-a-cherbourg-inquietudes-autour-de-rejets-radioactifs-de-tritium-2770747
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