AFRIQUE DU SUD: LA VALSE HÉSITATION NUCLÉAIRE CONTINUE

afrique-du-sudLe feu vert définitif attendra encore quelques mois. L’Afrique du Sud n’en finit plus de retarder la relance annoncée de son programme nucléaire civil, qui suscite de fortes réticences dans un pays constamment au bord de la rupture électrique.

Formalisé dès 2010, le projet de construction de six à huit nouveaux réacteurs d’une capacité de 9.600 mégawatts est un peu devenu l’arlésienne du paysage économique sud-africain. Tout le monde en parle, mais personne ne la voit.

Alors, lorsque la ministre de l’Énergie Tina Joemat-Petterson a promis il y a peu que l’appel d’offres serait lancé le 30 septembre, tout le monde a cru l’heure H enfin arrivée.

Las ! Juste avant l’échéance, ses services ont annoncé son report sine die pour « compléter le travail d’information nécessaire ».

Cinq ans après la catastrophe de Fukushima (Japon), dans la foulée du lancement du projet britannique de Hinkley Point, ce mégaprojet très attendu devait confirmer la redémarrage de la construction nucléaire dans le monde.

Sur un continent dont les deux tiers des habitants sont privés d’accès à l’électricité, l’Afrique du Sud est le seul pays engagé dans l’aventure atomique civile, avec deux réacteurs en service depuis trente ans à Koeberg (sud-ouest).

Aux yeux de son gouvernement, construire de nouvelles centrales relève de l’ardente nécessité…

…Sa conviction est toutefois loin de faire l’unanimité.

Principal reproche adressé au programme, son prix. Franchement au-dessus des moyens du pays, selon ses adversaires, qui l’évaluent à plus de 1.000 milliards de rands (65 Mds d’euros).

Il « va saper les efforts du Trésor pour renforcer la confiance et maintenir notre note financière », a tranché un dirigeant de l’Alliance démocratique (DA, opposition), Gordon McKay.

D’autres experts remettent carrément en cause la pertinence économique du nucléaire.

Directeur du centre d’études EE Publishers, Chris Yelland a calculé que le Kw/h produit par les nouveaux réacteurs coûterait 1,3 à 1,5 rand, contre 1,05 rand pour une centrale à charbon dernier cri et 1 rand pour un mélange de solaire, d’éolien et de gaz.

Surtout, assure ce spécialiste de l’énergie, l’Afrique du Sud n’a pas besoin du nucléaire. « Personne ne sait ce que sera la demande d’électricité dans les années à venir. Si vous tablez sur de mauvaises estimations, vous prenez le risque de construire plus gros que nécessaire », redoute-t-il.

« Le choix du nucléaire nous lie les mains pour 70, 80 voire 100 ans à venir, ajoute M. Yelland, « c’est un risque inacceptable »…

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