BELGIQUE : LES BONS ET LES MAUVAIS POINTS EN MATIÈRE DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE

belgique Ce week-end, c’est La Libre qui publiait deux courriers envoyés par le patron de l’AFCN, à Electrabel et à sa maison mère. Dans le premier, il s’inquiète des « résultats pour le moins alarmants » d’une étude sur la résistance du cœur des centrales nucléaires en cas d’incendie – des résultats aberrants, s’énerve Jan Bens. Dans le deuxième, il s’agace de l’insuffisance de proactivité d’Electrabel quant à la culture de sûreté à Tihange.

De quoi soulever de nombreuses interrogations. L’audition de l’AFCN et d’Electrabel en sous-commission sécurité nucléaire, ce mardi, à la Chambre, était donc fort attendue et a permis de clarifier certains points.

« En matière de culture de sécurité, il y a des faiblesses. » (Jan Bens, patron de l’AFCN)

La sécurité physique

La procédure d’agrément en cours porte sur la sûreté physique des centrales. L’approche en la matière, auparavant focalisée sur le risque de prolifération, a été fortement revue après les attentats du 11 septembre aux États-Unis: en 2011, de nouvelles zones de sécurité ont été définies, avec des conditions d’accès différentes, et des règles pour la gestion des documents nucléaires, pour prendre en compte le risque de terrorisme nucléaire.

Une procédure d’agrément liée à cette protection physique a été mise en place. Et elle est toujours en cours. « Le 1er novembre, nous avons constaté qu’Electrabel est sur la bonne voie, mais que tout n’est pas encore prêt. Cela n’a rien d’alarmant », a déclaré Jan Bens, le patron du gendarme nucléaire.

Et sur le point précis de la gestion des documents, l’AFCN a fait une inspection après la divulgation de l’audit interne pour s’assurer que les mesures nécessaires avaient été prises.

La cybersécurité

Les centrales nucléaires sont toujours pilotées par des procédures analogiques, et pas digitales: il n’y a donc pas de risque de piratage informatique d’un réacteur, affirment Electrabel comme l’AFCN. Mais tout n’est pas pour autant optimal. « En matière de cybersécurité, Electrabel répond aux attentes, mais n’est pas le premier de la classe », résume Jan Bens. Les recherches demandées par le Centre pour la sécurité Belgique n’ont pas permis de retrouver de documents sensibles sur le « darknet »– mais personne ne peut exclure qu’ils circulent. Et il faut encore adapter le cadre réglementaire face à cette nouvelle menace.

La culture de sûreté

On peut installer tous les logiciels et les infrastructures de sécurité qu’on veut, les êtres humains sont le maillon faible. « Et en matière de culture de sécurité, il y a des faiblesses« , a répété Jan Bens. Ce qui explique pourquoi il a décidé récemment de monter le ton, et de s’adresser à la présidente du conseil d’administration d’Electrabel.

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