La centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) est la première à avoir vu ses installations complètement rénovées.
C’est tout simplement le plus gigantesque chantier d’entretien du parc nucléaire. Le grand carénage est dirigé par Étienne Dutheil dans la centrale de Cattenom (Moselle) à EDF : son réacteur numéro 1 est le premier du pays à avoir subi ce grand lifting. « Le grand carénage, c’est le projet industriel du parc nucléaire français pour permettre à ce parc de fonctionner après 40 ans. Sur la période 2014-2025, c’est 51 milliards d’euros d’investissement« , explique le technicien. Et Cattenom 1 vient donc de redémarrer après ce chantier démesuré.
Exemple avec la rénovation du condenseur. Quand la vapeur a fini de travailler, elle est refroidie en passant entre des tuyaux où circule de l’eau froide. Thierry Rosso est le directeur de Cattenom. « Il a fallu découper la plaque tubulaire, qui va tenir les tubes en titane de 14m de long les uns par rapport aux autres« , explique le spécialiste. Et dans un condenseur, il y a 64.000 de ces tubes à remplacer un par un.
Tout a ainsi été vérifié jusqu’au cœur même de la centrale, le réacteur dans sa cuve. « L’âge d’une centrale nucléaire, c’est l’âge de la cuve et l’âge de l’enceinte de confinement parce que ce sont les deux composants que l’on ne peut pas remplacer« , complète Étienne Dutheil. La cuve de Cattenom 1 a 30 ans, elle repart donc pour dix ans de service.
Le coût du chantier s’élève à 51 milliards d’euros (NDLR : estimation EDF)
Des travaux annexes de sécurité ont également été menés. Cela s’appelle « le paquet Fukushima ». L’accident au Japon a permis de tirer des enseignements. Partout où Thierry Rosso regarde, il y a des nouveautés. « À peu près 10 millions d’euros ont été investis pour avoir plus de marges en ventilation, en extraction de calories et en réfrigération des différents locaux. » Des barrages ont été installés devant chaque ouverture au sol contre les inondations. Tout a été renforcé contre les tremblements de terre. Dernier détail : l’installation de groupes électrogènes de dernier secours.
Le coût du chantier s’élève à 51 milliards d’euros. Ce qui est intolérable pour les organisations anti-nucléaires comme Greenpeace, qui estime que c’est autant d’argent qui n’est pas investi dans la transition énergétique. EDF, elle, cherche à prolonger au maximum la durée de vie de ses centrales. Mais il y a des aménagements, qui visent 50 voire 60 ans comme aux États-Unis. À elle seule, Cattenom produit 8% de toute l’électricité en France.
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/nucleaire-qu-est-ce-que-le-grand-carenage-des-centrales-francaises-7786330316
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