L’année à venir s’annonce à haut risque pour l’atome français: très chahutées en 2016, ses têtes de pont, EDF et Areva, seront confrontées à une série de défis dont la réussite pourrait déterminer l’avenir de la filière, troisième secteur industriel du pays.
La filière nucléaire française est sous pression. La transition en 2017 pourra être positive ou négative, résume un analyste parisien interrogé par l’AFP…
… Sûreté –
Confronté à une crise de confiance sur la sûreté de son parc nucléaire, EDF attend, vers la fin du premier semestre, l’avis déterminant de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur la conformité de la cuve de son EPR de Flamanville (Manche), dont l’acier présente une concentration excessive en carbone susceptible d’amoindrir sa résistance.
Un feu rouge pourrait signer l’arrêt de mort du chantier qui accumule déjà retards et surcoûts, alors qu’il est censé démontrer la capacité de la filière française à développer ses ambitieux réacteurs de troisième génération.
Areva devra, pour sa part, rassurer sur les conséquences des anomalies découvertes dans les dossiers de suivi de fabrication de gros composants nucléaires au Creusot, un dossier sur lequel la justice a décidé d’enquêter.
Son plan de sauvetage est par ailleurs suspendu au feu vert de la Commission européenne. Ce dernier est crucial: l’ex-fleuron en difficulté, qui compte se recentrer sur les activités liées au cycle du combustible après la cession de sa division réacteurs à EDF, a admis que sans la recapitalisation prévue de 5 milliards d’euros, il ne pourrait pas faire face à l’ensemble des échéances de l’année 2017.
Chez EDF, l’injection de fonds programmée parmi d’autres mesures pour sortir l’électricien de l’ornière financière s’élèvera à 4 milliards d’euros. Elle pourrait être décidée au premier trimestre.
L’État français n’a de cesse de répéter son soutien à la filière. Il a promis de mettre la main au portefeuille à hauteur de 7 milliards d’euros.
– Incertitude politique –
Mais les modalités de financement restent floues et la prochaine élection présidentielle, au printemps, ajoute à l’incertitude. La visibilité manque aussi sur les répercussions de la loi de transition énergétique sur le parc nucléaire français, en particulier le maintien ou non de la fermeture programmée de la doyenne française des centrales à Fessenheim.
Et certains problèmes subsisteront malgré des comptes regarnis.
Très endetté, EDF est confrontée à d’importants investissements ainsi qu’à une concurrence accrue en France, son principal marché, qui se conjugue à un contexte énergétique morose en Europe, avec une chute des prix de l’électricité.
En conséquence, le groupe a abaissé à plusieurs reprises ses perspectives de rentabilité pour cette année et a prévenu que l’exercice 2017 serait difficile, en raison aussi d’une moindre production nucléaire.
La situation chez EDF est compliquée (…) Selon nos estimations, en 2017 par rapport à 2016, les prix vont perdre entre 4 et 5 euros le mégawattheure, ce qui devrait se traduire par un manque à gagner de 1 milliard d’euros, explique Pierre-Antoine Chazal, analyste chez Bryan Garnier.
Le positionnement nucléaire d’EDF et sa situation financière valent au groupe de tomber sous les foudres de Greenpeace, avec laquelle il s’affronte à coup de plaintes. L’ONG s’appuie notamment sur les résultats d’une étude du cabinet d’analyse financière AlphaValue, contestée par EDF, qui estime à risque son équilibre financier….
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http://www.romandie.com/news/Latome-francais-sapprete-a-vivre-une-annee-2017-sous-pression/763710.rom
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