Que n’a-t-on pas dit de ces emballages qui renferment le combustible usé acheminé à l’usine de la Hague et les déchets vitrifiés qui en repartent. Tout a été envisagé : ils seraient capables de résister à une chute de 9 mètres ou à un feu de 800°C pendant une demi-heure ! Areva <http://www.areva.com/FR/activites-4912/le-douzieme-transport-de-dechets-nucleaires-vitrifies-de-la-france-vers-l-allemagne.html> n’a eu de cesse de l’affirmer : « Notre maître-mot est la sûreté dans le transport, comme dans nos autres activités ». L’inspection menée le 7 novembre par l’Autorité de Sûreté Nucléaire dans l’usine d’Areva Creusot Forge sème pourtant le doute.
Dans un courrier adressé quelques jours plus tard à la filiale d’Areva chargée des transports (et que le site Le Lanceur vient de publier), le gendarme du nucléaire hausse le ton. L’usine Creusot Forge fournit « de longue date » des pièces destinées à fabriquer les emballages. « Ces pièces, principalement des viroles, font partie de l’enceinte de confinement des emballages et présentent donc des enjeux de sûreté importants« écrit l’ASN. « (…) les inspecteurs prennent note des actions déjà engagées par la société Areva TN mais estiment qu’elles n’ont pas permis de détecter l’ensemble des irrégularités touchant les composants d’emballages de transport fabriqués par la société Areva Creusot Forge.
Les inspecteurs ont découvert plusieurs non-conformités non détectées par la société Areva TN dans les dossiers de fabrication de l’usine Creusot Forge.
Le courrier évoque des non-conformité de résistance à la traction, des « valeurs de résilience non-conformes« , et des « concentration excessives de carbone ».
Courrier de l’Autorité de Sûreté Nucléaire <http://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/sites/regions_france3/files/assets/documents/2017/02/01/337625839-lettre-asn-15-novembre-2016-inssn-dts-2016-0750_1-2881315.pdf>
« Il y a un grave problème de sûreté. On devrait arrêter ces transports tant qu’on n’y voit pas plus clair ! » tonne Yannick Rousselet. Le spécialiste des questions nucléaires à Greenpeace-France s’inquiète de lire que l’Autorité de Sûreté Nucléaire n’a pas pu se faire communiquer la liste exhaustive des emballages en circulation, tout bonnement parce qu’elle n’existe pas. Difficile dans ces conditions d’assurer la traçabilité des pièces utilisées, qu’elles soient défectueuses ou non.
Dans un courrier électronique qu’il nous a adressé, le service communication d’Areva assure que les problèmes de non-conformité ne concernent que quatre emballages et que les vérifications effectuées « sous le contrôle de l’ASN » ont confirmé que les emballages étaient sûrs. Areva mène actuellement un audit au Creusot et assure que « toutes les anomalies qui seront éventuellement détectées seront analysées et traitées afin de garantir l’absence de risque pour la sûreté des transports. Si des anomalies devaient être détectées qui affectent la sûreté, les emballages concernés seraient naturellement arrêtés tant que les justifications relative à leur sûreté ne seraient pas apportées. »
http://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/manche/nord-cotentin/cherbourg-en-cotentin/anomalies-acier-trains-dechets-nucleaires-1188581.html
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