LE NUCLÉAIRE, UN THÈME TOUJOURS PLUS CLIVANT

candidatsLe désengagement nucléaire de la France n’est plus l’apanage des écologistes. La question oppose la droite et la gauche.

Sortir du nucléaire ou y rester ?

La question n’aura jamais été aussi âprement discutée que lors de cette campagne présidentielle. Elle tenait une place bien plus marginale en 2012. À l’époque, Eva Joly, candidate d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), avait été la seule avec Philippe Poutou, du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), à prôner un abandon de l’atome. Les choses ont bien changé. En 2017, deux des cinq principaux prétendants à l’Élysée sont sur cette ligne.

D’abord le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui veut une sortie à l’horizon 2050. Il y a cinq ans, celui qui portait les couleurs du Front de gauche était loin d’être aussi affirmatif.

Confronté aux réticences fortes de son inséparable allié, le Parti communiste français, il avait juste promis d’organiser un référendum.

Fait nouveau, le candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon, s’engage lui aussi à en finir avec le nucléaire, et ce « à l’horizon d’une génération, soit vingt-cinq ans ». En 2012, François Hollande s’était contenté de promettre de ramener la part de l’atome dans la production d’électricité de 75 % à 50 % à l’horizon 2025, concédant à EELV la fermeture de Fessenheim avant la fin de son quinquennat…

Deux points auxquels Emmanuel Macron veut se conformer. Mais il n’entend pas forcément poursuivre davantage le désengagement nucléaire. Une énergie « au cœur de la stratégie industrielle, énergétique et climatique qui est la nôtre », avait-il estimé en juin 2016, alors qu’il était encore à Bercy. En fait, le candidat d’En marche prend acte de la loi de transition énergétique du 17 août 2015, qui fixe ce niveau de réduction du poids de l’atome. Et il le fait sans oublier les autres grands objectifs fixés par ce texte pour développer les énergies renouvelables.

A droite, la tonalité est diamétralement différente. « Une nouvelle loi de transition énergétique sera adoptée avec de nouveaux objectifs pour notre mix énergétique », annonce François Fillon dans son projet pour la France. A l’opposé de ses adversaires de gauche, l’ancien Premier ministre est partisan de « moderniser le parc nucléaire pour en prolonger la durée d’exploitation ». Il s’est aussi engagé à maintenir en activité la centrale de Fessenheim s’il est élu.

Deux points sur lesquels le rejoint Marine Le Pen, la candidate du Front national. Elle qui déclarait, il n’y a pas si longtemps, tenir l’énergie nucléaire pour «  dangereuse ».

Article de Joel Cossardeaux
https://www.lesechos.fr/elections/presidentielle-2017/0211967340366-le-nucleaire-un-theme-toujours-plus-clivant-2079807.php