LA SUISSE SE DÉFEND CONTRE UNE BOMBE SALE

SuisseLa Suisse compte se doter de détecteurs pour lutter contre l’introduction sur son territoire de matières susceptibles d’entrer dans la fabrication d’une bombe sale. Ces installations fixes équiperont les aéroports et les principaux postes de douanes, explique la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) dans son édition du 27 juillet.

Douaniers et gardes-frontières seront en outre équipés d’appareils mobiles pour des contrôles mobiles. «Notre objectif est de pouvoir assurer un contrôle intégral dans les cinq à sept prochaines années», a précisé Mario Burger, chef du département Physique au laboratoire de Spiez, le bras de l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) pour la protection atomique, biologique et chimique (ABC).

Des inspecteurs du nucléaire

L’équipe d’intervention A de la Confédération est déjà équipée depuis 2016 de systèmes de mesure mobiles. La Suisse collabore en outre étroitement avec Interpol et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour lutter contre la propagation de matériel nucléaire, et surtout le Césium 137. Ce dernier est présent dans de nombreux appareils techniques et médicaux.

La prévention passera également par la formation de personnel. Le laboratoire de Spiez va créer un département d’enquête du nucléaire, qui sera doté de tous nouveaux appareils de mesure. Ces inspecteurs travailleront avec la police scientifique de Zurich afin de déterminer la traçabilité de la matière radioactive qui aura été retirée d’un réacteur nucléaire.

Des coûts de 13 milliards de francs

L’explosion d’une bombe sale, qui diffuserait dans l’atmosphère des matières radioactives, pourrait en effet coûter très cher à la Suisse. Selon un scénario d’une attaque dans le centre d’une grande ville suisse, mis au point par le laboratoire de Spiez, il faudrait décontaminer les rues et bâtiments dans un périmètre de six kilomètres dans la direction du vent.

Les habitants devraient être évacués, les biens immobiliers verraient leur valeur chuter et le tourisme deviendrait quasi-inexistant. Selon le laboratoire, les coûts liés à la gestion de l’attentat et aux impacts financiers sont estimés à cinq milliards de francs environ. La réduction des capacités économiques en découlant est évaluée à huit milliards de francs.

http://www.lematin.ch/suisse/suisse-defend-bombe-sale/story/15480642