DÉCHETS NUCLÉAIRES À BURE : LES OPPOSANTS TOUJOURS EN MARCHE

BureLes opposants au projet de centre d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure dans la Meuse organisent plusieurs jours de rassemblement.

« En Marche ! Contre le tombeau nucléaire », c’est ainsi que les opposants donnent rendez-vous au public pour une grande manifestation le 15 août, après un week-end festif autour du Festival Burelesque.

Le 14 août 2016, près de 500 personnes détruisaient le mur d’enceinte du bois qui doit accueillir ce centre. Un an après les opposants organisent ces festivités et rassemblement dans la forêt. L’événement se déroule à Biencourt-sur-Orge, à quelques km du site de l’ANDRA de Bure. Conférences, tables rondes, spectacles et musique jusqu’à dimanche soir. Convivialité et information anti-nucléaire au programme.

Le projet Cigéo, objet d’une guérilla juridique entre l’Andra, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs qui doit construire ce site, et ses opposants, vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.

La construction ne débutera pas avant 2022. L’Andra estime que l’existence de ce site ne mettra pas fin au débat sur le nucléaire.

Le lieu retenu pour Cigéo n’a pas d’équivalent en France. Il doit accueillir les déchets les plus radioactifs actuels et futurs du parc nucléaire français dans des galeries à 500 mètres sous terre.

Les déchets déjà produits sont stockés de manière temporaire en surface sur différents sites, les plus radioactifs ne représentant que 3% du total.

Le décalage d’un an va permettre à l’Andra d’intégrer à la fois ses propres études d’alternatives sur la conception du site et les remarques de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

L’autorité de sûreté nucléaire réclame plus de précautions.

Le projet Cigéo a atteint une « maturité technologique satisfaisante », mais certaines options choisies nécessitent des précisions, voire soulèvent des « réserves« , selon un projet d’avis de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qui sera finalisé en octobre.

Elle pointe notamment des « incertitudes » concernant le comportement des déchets bitumineux en cas d’élévation de température, par exemple causée par un incendie.

Ces déchets, qui représenteront environ 18% de l’ensemble des déchets stockés par Cigéo, sont très inflammables.

Dans son projet d’avis, l’ASN estime qu’ils doivent donc être pré traités pour réduire leur niveau d’inflammabilité.

Par ailleurs, l’ASN demande à l’Andra d’étudier « une architecture du stockage qui renforce la capacité globale de confinement de l’installation » et regrette qu’à ce stade, le dossier « apporte peu d’éléments » sur la surveillance du site en phase d’exploitation et après fermeture.

L’avis définitif de l’ASN sera publié en octobre à l’issue de la phase de consultation publique.

Précédemment attendu fin 2018, le dépôt de la demande d’autorisation n’est désormais prévu que mi-2019, avant un début de la construction en 2022.

Pour écouter les e reportages de Laurent Watrin :

https://www.franceinter.fr/info/dechets-nucleaires-a-bure-les-opposants-toujours-en-marche