CORÉE DU SUD : DES TIRS DE MISSILES APRÈS L’ESSAI NUCLÉAIRE DU NORD

Coré SudEn réponse au nouvel essai nucléaire de la Corée du Nord, et alors que la communauté internationale s’inquiète encore des volontés guerrières du régime de Pyongyang, la Corée du Sud a procédé à des manœuvres militaires d’importance.

Séoul ne pouvait rester les bras ballants. L’armée de Corée du Sud, sœur ennemie de la Corée du Nord, a effectué ce lundi matin des manœuvres impliquant des missiles balistiques en réponse à l’essai nucléaire effectué par Pyongyang.

Trois fois Hiroshima.

Si la Chine et le Japon n’ont pas détecté dans leur environnement de traces de radioactivité, la communauté internationale prend très au sérieux la menace nord-coréenne de posséder la bombe H. Le régime autocratique le plus fermé au monde a réalisé dimanche son sixième essai nucléaire, le plus puissant jamais réalisé à la demande de son dirigeant Kim Jong-un. 

Selon le ministère sud-coréen de la Défense, la puissance de cet essai est estimée à 50 kilotonnes. Cette quantité d’énergie signifierait que l’essai était cinq fois plus puissant que le cinquième test nucléaire mené par la Corée du Nord en septembre 2016, et plus de trois fois plus puissant que la bombe américaine qui a ravagé Hiroshima en 1945.

Le ministre sud-coréen de la Défense, Song Young-Moo, a affirmé lundi, devant le Parlement, que Pyongyang avait réussi à miniaturiser l’arme nucléaire. «Nous pensons qu’elle pourrait être installée sur un missile balistique intercontinental», a-t-il souligné. 

QUESTION DU JOUR. Craignez-vous les menaces de la Corée du Nord ?

Réplique sud-coréenne.

Selon l’état-major interarmées, cité par l’agence de presse Yonhap, l’armée sud-coréenne a conduit dès lundi matin un exercice à munition réelle simulant une attaque sur le polygone de tir nucléaire nord-coréen, touchant « des cibles choisies dans la mer du Japon », qui sépare les deux Corées et la Russie de l’archipel nipon. « L’exercice est intervenu en réponse au sixième tir nucléaire du Nord (…) et a impliqué le missile balistique sud-coréen Hyunmoo et des chasseurs F-15K », selon l’agence. Sept heures de décalage horaire séparent Séoul de Paris.

Les cibles choisies seraient à une distance équivalente à celle du polygone de tir nucléaire nord-coréen de Punggye-ri, dans le nord-est du pays, une façon pour Séoul de montrer à Pyongyang qu’elle dispose de la même puissance de feu.

Menace américaine.

Dimanche en fin de journée, les États-Unis ont évoqué la possibilité d’une « réponse militaire » qui pourrait conduire à l’escalade dans cette région d’Asie. La Maison Blanche a indiqué, dans son compte rendu d’un entretien de Donald Trump avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, que les États-Unis n’excluaient pas d’utiliser leurs capacités nucléaires en cas de menace nord-coréenne. 

Peu après le test de l’engin nord-coréen, le président américain a dénoncé une action «hostile», et le secrétaire américain à la Défense, le général Jim Mattis, a adressé une mise en garde solennelle au régime de Kim Jong-Un.

Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit lundi après-midi pour évoquer cet essai qui a provoqué un séisme de magnitude de 6,3 et dont les vibrations ont été ressenties en Chine et en Russie. 

NDLR : pour voir l’article ainsi qu’une vidéo (53 s) et un récapitulatif des 6 essais nord-coréens, cliquer sur :

http://www.leparisien.fr/international/coree-du-sud-des-manoeuvres-a-munitions-reelles-apres-l-essai-nucleaire-du-nord-04-09-2017-7233567.php