NUCLÉAIRE : UN ÉQUIPEMENT « DÉFECTUEUX » SUR L’EPR CHINOIS

La centrale nucléaire EPR chinoise, qui doit être la première à entrer en exploitation en 2018, vient de connaître un nouvel incident de fabrication.

Nouveau couac pour les réacteurs nucléaires de troisième génération. Un incident vient d’être détecté sur les deux EPR (European Pressurized Water Reactor) chinois, qu’une entreprise franco chinoise construit actuellement à Taishan. Sur l’un des deux réacteurs nucléaires, qui doit entrer en service fin 2017 ou début 2018, un équipement présente des « défauts ».

Selon le groupe nucléaire CGN, partenaire d’EDF dans ce projet, il s’agit d’un « défaut partiel qui a été détecté sur la soudure d’un élément de soutien non-porteur du dégazeur. » Cet équipement sert à retirer l’oxygène des circuits d’eau et est situé « hors zone nucléaire ». « Nous avons pris des mesures pour remplacer le matériel et les travaux sont presque achevés », assure CGN.

Reste que cet incident s’ajoute aux déboires à répétition des EPR en construction en Finlande et en France, à Flamanville, à l’origine de retards importants dans les mises en service. En outre, la facture est multipliée par trois à Flamanville, pour atteindre 10,5 Milliards d’Euros.

Déjà des interrogations en juin

En juin, l’EPR de Taishan avait fait l’objet des mêmes interrogations qu’en France à propos de la qualité des aciers de la cuve (concentrations de carbone anormales) de la centrale.

Lors d’une réunion du Groupe permanent d’experts pour les équipements sous pression nucléaires (GPESPN), EDF avait confirmé que les calottes inférieures et supérieures des EPR chinois avaient été forgées à la même période et dans la même usine Areva du Creusot que la cuve de l’EPR de Flamanville.

En France, l’autorité de sûreté nucléaire a finalement donné son feu vert sous conditions pour la future exploitation des cuves. En revanche, l’autorité de sûreté nucléaire chinoise et l’exploitant chinois ne se sont pas encore prononcés sur cette question.

Toutefois, si la Chine adopte la même démarche que la France, les deux EPR chinois, d’une puissance de 1 750 mégawatts chacun, vendus 8 Mds€, devraient être les premiers à entrer en service avant celui en Finlande et en France à la fin 2018. Historiquement, le chantier en Chine a débuté en 2009. Son entrée en exploitation devait intervenir en 2013 pour la première tranche et en 2015 pour la seconde.

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