AREVA CHANGE DE NOM POUR EFFACER UN LOURD PASSÉ INDUSTRIEL… ET MÉDIATIQUE

Areva devient donc Orano. Changer de nom, une bonne vieille méthode utilisée depuis qu’existent la corruption, les faillites, les échecs industriels. Le nucléaire en a d’ailleurs souvent usé : en Grande-Bretagne, après un très grave accident en 1957, le site de Windscale est devenu Sellafield. En Corée du Sud, en 2013, deux centrales ont changé de nom pour moins nuire à l’économie locale.

En France, en 2001, les noms sulfureux de Framatome et Cogéma ont été effacés au profit d’une trouvaille d’agence de com, Areva, sous la houlette d’une « grande prêtresse » de l’atome, Anne Lauvergeon. En 15 ans, cette dame a probablement battu tous les records en matière de désastre industriel et financier. Pour ne pas lasser, nous n’évoquerons ici que les plus fameux de ses « exploits« .

Quelques « exploits » d’Anne Lauvergeon

En 2003, celle que la majorité des médias vénèrent brade pour 3 milliards à la Finlande un réacteur de type EPR, assurant le construire en 4 ans et demi. Nous sommes en 2018 et le chantier ne voit toujours pas son terme, la facture dépasse les 10 milliards et la justice internationale s’apprête à condamner la France à rembourser plusieurs milliards aux Scandinaves.

En 2005, Areva lance à grands frais aux USA la construction d’usines pour fabriquer les composants des « nombreux » EPR qui vont « sous peu » être vendus aux Américains. Des dépenses ruineuses pour rien : aucun EPR vendu.

En 2007, Mme Lauvergeon fait acheter pour 3 milliards par Areva la désormais fameuse Uramin, une entreprise propriétaire de mines d’uranium… sans uranium. Aujourd’hui, la dame et son mari, M. Fric, sont mis en examen dans cette tentaculaire affaire de corruption.

En 2011, « Atomic Anne » est exfiltrée d’Areva, le soin d’annoncer la faillite de l’entreprise étant laissé à ses successeurs. Pourquoi le Président Sarkozy a-t-il pris soin de dédouaner Mme Lauvergeon de son bilan catastrophique ? Et pourquoi l’affaire Uramin traine-t-elle en longueur ? Assurément parce que la dame en sait long sur beaucoup de turpitudes et menace d’entrainer du beau monde dans son éventuelle chute…

Aujourd’hui, Areva a été scindée en trois parties :

 . l’une a été renommée (ironiquement ?) Framatome et bradée à EDF ;

 . la seconde est une structure de défaisance sur le modèle du fameux consortium qui a autrefois repris la dette abyssale du Crédit Lyonnais : une fois encore, ce sont les citoyens qui vont honorer la douloureuse facture ;

 . la troisième se voit donc désormais appeler Orano pour tenter d’enterrer le sulfureux passé industriel d’Areva.

Lourde responsabilité de nombreux médias

Mais il est une corporation qui se dépêche aussi d’enterrer Areva pour faire oublier ses propres errements, il s’agit de ce que l’on appelle « les médias« . Bien sûr, tous les journalistes et tous les médias n’ont pas été complices d’Anne Lauvergeon et d’Areva mais, pendant 15 ans, beaucoup l’ont été et certains de façon plus que dithyrambique…

… Par Stéphane Lhomme, Directeur de l’Observatoire du nucléaire

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