GRAVELINES : PLUS D’INCIDENTS À LA CENTRALE EN 2017, «UNE ANNÉE DE TRANSITION», SELON EDF

Quatre réacteurs mis à l’arrêt dans une seule et même année : en 37 ans d’activité, cela n’était jamais arrivé à la centrale nucléaire de Gravelines. D’où, selon son directeur, François Goulain, la hausse des incidents significatifs de sûreté (ESS), liée à la multiplication des activités de maintenance effectuées durant l’année.

Toutefois, pas de panique. Car les incidents enregistrés en 2017 n’ont, selon EDF, eu aucune incidence sur la sûreté et la sécurité des populations (1). Mais comme le souligne François Goulain, «  la hausse de ces ESS n’est pas satisfaisante. Notre préoccupation quotidienne est et restera la sûreté. Aussi ai-je demandé aux équipes de mettre en place un plan d’action (rappel des fondamentaux de sûreté, présence accrue sur le terrain…), qui a déjà porté ses fruits puisque les résultats de fin 2017 et de début 2018 sont excellents, avec un seul ESS depuis deux mois  ».

Objectif : 50 ans

En 2017, l’activité de la centrale de Gravelines a par ailleurs été étroitement surveillée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a effectué 48 inspections sur le site (soit quasiment une par semaine), dont 31 inopinées.

Pour 2018, «  après l’année de transition liée à nos gros chantiers  », les résultats en matière de sûreté devraient, selon le directeur du site, s’améliorer, car un seul gros chantier est programmé : l’arrêt du réacteur nº 6, qui va subir sa visite décennale fin février. «  Les six diesels ultimes de secours (DUS), qui ont été construits conformément aux préconisations post-Fukushima, seront également opérationnels cette année  », complète François Goulain.

« Notre préoccupation quotidienne est et restera la sûreté. »

Autre échéance importante : l’enquête publique liée aux programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE), qui seront soumises au vote de l’Assemblée nationale puis signées par le Premier ministre avant le 31 décembre. Objectif : réduire la part du nucléaire à 50 % à l’horizon 2030. «  Notre objectif, conclut François Goulain, est d’aller jusqu’à 50 ans de fonctionnement avec la quatrième campagne de visites décennales qui débutera en 2021. Tout en respectant, bien sûr, le futur PPE.  » Un PPE qui devra tenir compte du fait qu’aujourd’hui, les énergies renouvelables existantes (solaire, éolien, hydraulique…) ne permettent pas de compenser la production actuelle du parc nucléaire français, composé de 58 réacteurs.

(1) L’échelle internationale de classement des événements nucléaires mesure la gravité d’un incident ou d’un accident nucléaire. Elle compte huit niveaux de gravité notés de 0 à 7 : du simple dégagement de fumée dans une partie non nucléaire à des accidents graves comme ceux de Tchernobyl et Fukushima.

Article d’Olivier Dufourg, photo de Marc Demeure

http://www.lavoixdunord.fr/306447/article/2018-01-28/plus-d-incidents-la-centrale-en-2017-une-annee-de-transition-selon-edf