Le 31 janvier, l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) a demandé plus de transparence et une concertation sur la dépollution autour du ruisseau des Landes à La Hague (Manche).
En octobre 2016, l’Acro avait révélé la présence de cobalt-60, d’iode-129, de césium-137 et d’américium-241 à proximité du ruisseau des Landes situé au nord-ouest de l’usine de traitement de combustibles usés de La Hague.
En mars 2017, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a confirmé cette pollution radioactive. La présence d’éléments radioactifs mesurée par l’Acro était comprise entre 9 et 18 becquerels par kg de matière sèche (Bq/kg sec), soit sept fois les activités observées régulièrement dans le ruisseau entre 2007 et 2015.
La pollution mesurée dans les sédiments a atteint jusqu’à 71 Bq/kg sec en juillet 2016, soit plus de 30 fois les niveaux habituellement observés.
Les mesures de l’IRSN, plus faibles, confirment la pollution et montrent que le niveau de pollution radioactive mesuré fin 2016 est largement supérieur à ceux enregistrés depuis 1995, à l’exception de mesures réalisées en 2003.
Caractériser et délimiter les zones polluées
En juillet 2017, explique l’Acro, Orano (anciennement Areva) a proposé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un plan de dépollution. Mais celui-ci n’est pas public, seul l’avis de l’IRSN est connu.
L’Association demande depuis octobre dernier que le plan de dépollution et son dossier technique soient rendus publics et fassent l’objet d’une consultation du public. « Si l’on en croit l’avis de l’IRSN (…) Orano se focaliserait uniquement sur une petite partie de la zone humide et un apport via la nappe phréatique qui continuerait à polluer la zone en plutonium« , explique l’Acro qui « considère que ce n’est pas suffisant car un talus en bordure de l’usine et de pâturage, situé en amont de la zone humide, est aussi fortement contaminé ».
Faute d’obtenir les résultats de la contamination de ce talus, l’association annonce qu’elle saisira la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada).
Outre l’étendue et la caractérisation de la pollution, l’Acro veut que les mécanismes de transfert des polluants radioactifs soient bien étudiés pour éviter de nouveaux apports. De même, elle demande que l’impact sanitaire soit étudié à partir des années 1970 dans le cadre d’un groupe d’expertise pluraliste.
Philippe Collet, journaliste, rédacteur spécialisé
https://www.actu-environnement.com/ae/news/pollution-radioactive-hague-acro-transparence-concertation-30581.php4
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