Le point à 17h
Des échauffourées entre militants et forces de l’ordre ont émaillé la manifestation des opposants au projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure.
Le cortège s’est d’abord dirigé vers l’important dispositif des forces de l’ordre qui bloquaient l’accès au bois Lejuc avant de lui faire face. Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes pour riposter à des tirs de projectiles et pour empêcher l’érection de la vigie par les militants.
La majorité des manifestants a alors rebroussé chemin, afin de regagner le village. Un repli marqué par quelques jets de pierres et de fusées, mais aussi par la mise à feu de pneus. Les forces de l’ordre campent désormais sur leur position et l’hélicoptère continue de survoler le village où se retrouvent les 300 militants.
16h45.- Des échauffourées sur le chemin du retour
En regagnant le village de Mandres-en-Barrois, plusieurs militants ont lancé des pierres et des fusées en direction des forces de l’ordre. Les gendarmes mobiles ont alors répliqué avec des gaz lacrymogènes. Le camion lance-eau est lui aussi entré en action.
À noter, la mise à feu de pneus durant le retour
Le repli se poursuit, les manifestants sont à 500m du village.
16h20.- Les manifestants se replient
Une troisième et une quatrième salve de gaz lacrymogènes ont poussé les militants à rebrousser chemin. Ils regagnent le village de Mandres-en-Barrois.
Du côté des forces de l’ordre, l’heure est aussi au repli vers le village.
16h04.- Des lacrymos pour empêcher la construction de la vigie
Une nouvelle salve de bombes lacrymo permet aux forces de l’ordre de reprendre du terrain. Un épais nuage de fumée recouvre désormais les champs autour du bois.
15h53.- Des grenades lacrymogènes lancées
4 grenades lacrymogènes ont été lancées par les forces de l’ordre avec pour conséquence directe de faire reculer d’une centaine de mètres les manifestants. La ligne s’est cependant très rapidement reformée.
Les militants forment désormais un grand cercle en se donnant la main. Sans doute pour ériger en son centre la vigie.
15h30.- Le cortège se dirige vers le bois Lejuc où un impressionnant dispositif de sécurité est mis en place. Une trentaine de véhicules de gendarmes sont disposés.
Les forces de l’ordre et les militants sont désormais positionnés en ligne, à quelques mètres les uns des autres. La préfète de la Meuse et le procureur de Bar-le-Duc sont sur place.
15h05.- Le cortège s’est élancé
Derrière la banderole « Hulot m’a radicalisé.e« , les militants, qui portent des masquent de hiboux, commencent à défiler, pour l’instant dans les rues du village. Sur une pancarte grise, on peut lire en lettre rouge « Mumu t’as craqué, préfète du 55« , en référence à Muriel Nguyen, la préfète de la Meuse.
Dans le cortège, des dizaines de militants arborent une ancienne photo de Nicolas Hulot brandissant un panneau « Cigèo Bure, je dis non« .
14h30.- Le cortège s’apprête à s’élancer
Le cortège va s’élancer dans quelques minutes, malgré les interdictions. Un hélicoptère tourne dans le ciel depuis plusieurs minutes et les forces de l’ordre sont positionnées à l’intérieur et à l’extérieur du village.
14h15.- « Notre mouvement est plus que jamais légitime »
La conférence de presse des militants anti-nucléaire vient de se tenir à proximité de la mairie de Mandres-en-Barrois. Avant tout discours, ils ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire « Hulot m’a radicalisé.e« . « Nous sommes heureux de vous accueillir dans un village assiégé par dix fourgons de gendarmes mobiles, un hélicoptère et un drone« , a d’abord lancé un militant.
« Nous sommes plusieurs centaines réunis ce jour. En France, depuis l’expulsion du bois Lejuc, il y a eu 70 rassemblements. Une mobilisation s’est créée, le mouvement est en plein essor et plus que jamais légitime« . Avant d’ajouter : « L’expulsion du bois n’est que la première manche d’une longue bataille que nous allons mener contre la poubelle nucléaire de Bure« .
« Le gouvernement s’est mis dans une impasse »
Parmi les manifestants, on retrouvait Claude Kaiser, de l’association des élus opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs. « Nous soutenons cette lutte, nous sommes solidaires avec tous les militants« , a-t-il assuré. Vite rejoint par Jean-Marc Fleury, président de l’association des élus de Lorraine et Champagne-Ardenne opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs. « Le gouvernement s’est mis dans une impasse. Ce n’est pas l’opposition qui se radicalise, mais bien le gouvernement. Nous ne pouvons pas discuter avec des gens qui nous expulsent« .
Même son de cloche du côté du Cedra, le collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs. Son porte-parole, Jacques Leray, exprime son soutien « aux hiboux et aux personnes expulsés« . « Nous sommes la famille des opposants«
11h35.- Le référé-liberté rejeté
Le tribunal administratif de Nancy vient d’annoncer qu’il rejetait le référé-liberté déposé par le réseau Sortir du Nucléaire. Le réseau entendait s’opposer à l’arrêté préfectoral d’interdiction de stationnement et de circulation des véhicules sur les agglomérations de Bure et Mandres-en-Barrois et des piétons et véhicules à proximité du bois Lejuc.
Sur Twitter, le Réseau Sortir du Nucléaire partage son « incompréhension« , devant le rejet du référé et fait part de sa « grande inquiétude devant l’accélération de la logique de criminalisation des opposants et la répression qui semble d’ores et déjà planifiée« .
11h30.- Entre 200 et 300 opposants à Mandres-en-Barrois
À 11h30, la situation à Bure et Mandres-en-Barrois est relativement calme. 200 à 300 militants auraient fait le déplacement. Du côté des forces de l’ordre, le dispositif est au moins équivalent à celui mis en place lors de l’évacuation du Bois Lejuc, c’est-à-dire au minimum 500 personnels.
Ces derniers procèdent à des contrôles systématiques à l’entrée du village mais n’interdisent pas aux véhicules de circuler ou de stationner.
Le programme officiel de la manifestation prévoit des discussions et débats entre les différents comités d’opposants, une marche vers la forêt évacuée, ainsi que la construction d’une « vigie » sur un terrain prêté à la lisière du bois. Les militants doivent tenir un point presse à 13h devant la mairie de Mandres.
10h30.- Un dispositif policier « hors du commun » ?
Selon les « Ziradiés« , le dispositif policier mis en place pour ce week-end est « hors du commun » : « Des contrôles avec réquisition ou des barrages de police ont lieu dans plusieurs villages : Bure, Mandres, Ribeaucourt, Bonnet, Thonance-Les-Joinvilles », assurent-ils sur les réseaux sociaux.
10h20.- 225 tonnes de déchets dans le bois
Selon le comptage de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui a piloté la phase des travaux de nettoyage du bois, après l’évacuation, pas moins de « onze semi-remorques ont été nécessaires pour évacuer le volume total de déchets pour un poids de quelque 225 tonnes. » Tous ces déchets ont pris désormais la direction de Reims où l’entreprise Véolia va désormais procéder à une opération de tri.
Face-à-face attendu ce samedi entre les opposants au projet d’enfouissement des déchets nucléaires et forces de l’ordre sur la commune de Bure, dans la Meuse. Dix jours après l’évacuation forcée du bois Lejuc, les Zadistes doivent se rassembler et manifester.
Seulement, Muriel Nguyen, la préfète de la Meuse, a pris un arrêté d’interdiction de manifester dans la commune de Bure mais aussi dans ses environs. Une décision administrative qui vise à « prévenir tout risque de troubles graves à l’ordre public et de réoccupation par la force du bois Lejuc« .
Les militants ont cependant décidé d’outrepasser cette décision. Il faut dire que ce rassemblement était prévu depuis le début de l’année. Avant même l’expulsion. Dans un tweet, le groupe des « opposants à la poubelle nucléaire« , évoque « un fort dispositif policier […] Deux canons à eau sont prévus, on dit aussi 1000 gendarmes mobiles. On ne muselera pas la lutte«
Le projet d’enfouissement des déchets nucléaires
L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a retenu le bois Lejuc pour l’installation des cheminées d’aération du projet Cigéo, visant à enfouir à 500 m sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.
L’agence doit réaliser des forages exploratoires dans la forêt afin de récolter des données en vue du dépôt de la demande d’autorisation de création (DAC) du site, prévue pour 2019. Des forages rendus pour l’heure impossibles par l’occupation du bois.
Saisi en référé par l’Andra, le TGI de Bar-le-Duc avait rendu en avril une décision d’expulsion du Bois Lejuc
Les opposants au projet Cigéo contestent la procédure de cession de ce terrain à l’Andra.
https://www.estrepublicain.fr/edition-de-bar-le-duc/2018/03/03/zad-de-bure-les-opposants-au-projet-d-enfouissement-des-dechets-nucleaires-cigeo-manifestent-aujourd-hui-meuse
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