SI L’EPR DE FLAMANVILLE EST « REPOUSSÉ », HULOT POURRAIT REVOIR LA DATE DE FERMETURE DE FESSENHEIM

Le ministre de la Transition écologique et solidaire a été interpellé par les députés sur la situation de la centrale nucléaire nouvelle génération d’EDF, après la révélation mardi de nouveaux défauts de fabrication. Nicolas Hulot promet d’évaluer les conséquences de ce « nouveau paramètre« , alors que l’exécutif a jusque-là lié la fermeture de la centrale de Fessenheim à l’ouverture de l’EPR.

Ouvrira, ouvrira pas ? Prévu initialement pour 2012, le réacteur EPR de Flamanville se fait attendre malgré un budget qui a triplé, à 10,5 milliards d’euros. Mardi, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a dévoilé des défauts de soudure sur certains circuits. Des problèmes qui s’ajoutent à d’autres : une partie de la tuyauterie d’évacuation de la vapeur n’a pas respecté le cahier des charges initial et la cuve du réacteur elle-même a fait l’objet de malfaçons…

Malgré les déconvenues, EDF maintient pour l’instant son calendrier : le combustible sera chargé avant la fin de l’année pour une mise en service en 2019. Or, la production électrique d’origine nucléaire étant plafonnée en France, l’exploitation de Flamanville est censée signer l’arrêt de Fessenheim, la plus vieille centrale actuellement en fonctionnement. C’est du moins l’engagement du gouvernement. Une promesse qui pourrait toutefois évoluer face aux « événements récents« , a reconnu Nicolas Hulot devant les députés, jeudi.

Le ministre, interrogé par la commission d’enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, le sous-entend : « Si d’avenir les derniers événements devaient repousser de plusieurs années l’ouverture de Flamanville, vous pensez bien que je ne m’accommoderai pas de cette situation en ce qui concerne le calendrier de Fessenheim. » (Nicolas Hulot, le 12 avril 2018)

Autrement dit, dans cette optique, Nicolas Hulot pousserait pour que la centrale de Fessenheim puisse fermer avant même le démarrage de l’EPR, surtout si celui-ci prenait encore du retard. « Si tout cela doit décaler éternellement les choses, je verrai ce qu’on peut prendre comme disposition« , explique-t-il aux députés.

Plus tôt dans la journée, le président de l’ASN Pierre-Franck Chevet a prévenu qu’il serait « extraordinairement attaché » à la qualité des essais finals que mènera EDF à Flamanville. Une façon de mettre un peu plus la pression sur l’opérateur historique qui joue sa crédibilité internationale sur ce chantier.

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