BELGIQUE : L’ORIGINE PRÉCISE DE LA FUITE À DOEL 1 NE SERA PAS CONNUE AVANT LONGTEMPS

La recherche de la cause précise de la fuite de liquide dans la partie nucléaire de l’unité 1 de la centrale nucléaire de Doel prendra encore des semaines, voire des mois, a affirmé mercredi le patron de l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN), Frank Hardeman, devant la sous-commission Sécurité nucléaire de la Chambre. Étant donné que la soudure défectueuse est située à un endroit difficile d’accès, le réacteur doit d’abord être entièrement déchargé. La conduite défectueuse devra ensuite être envoyée en laboratoire.

L’exploitant de la centrale, Electrabel, avait constaté l’existence d’une fuite au réacteur 1 de la centrale nucléaire de Doel, le lundi 23 avril dernier, vers 6h du matin. La centrale nucléaire avait aussitôt été mise à l’arrêt, mais Electrabel n’avait pas été en mesure de détecter immédiatement l’endroit de la fuite. Le réacteur avait d’abord dû être refroidi pour permettre un meilleur examen du système.

À l’aide d’un endoscope, Electrabel avait finalement pu localiser la fuite le jeudi 26 avril. La faiblesse est apparue dans une soudure d’un des deux circuits de secours du circuit primaire du réacteur, à savoir les systèmes de sécurité qui doivent injecter de l’eau de refroidissement en plus dans les situations d’urgence.

Selon l’AFCN, l’eau qui s’est échappée du circuit – en tout quelque 6.000 litres – a été recueillie sans atteindre l’extérieur. L’incident n’a pas non plus mis les travailleurs en danger. L’AFCN a classé la situation due à la fuite d’eau dans la partie nucléaire du réacteur de Doel 1 au niveau le plus bas sur l’échelle internationale de dangerosité des événements impliquant des sources de rayonnement ionisants. Devant les membres de la commission, Frank Hardeman a toutefois concédé qu’il s’agissait d’une situation « exceptionnelle » et « anormale« .

Doel 2 fonctionne également avec ce type de conduite, mais il faut attendre de connaître la cause du problème survenu à Doel 1 avant de tenter de savoir s’il faut s’attendre au même type de problème. Cela peut encore prendre « des semaines, voire même des mois« , parce que le réacteur doit d’abord être entièrement déchargé. Il sera possible de récupérer la pièce défectueuse et de l’envoyer en laboratoire une fois que le combustible aura été retiré.

Hardeman envisage de pousser la recherche plus largement qu’au niveau de la soudure. L’AFCN a déjà demandé une inspection des circuits identiques de Doel 1 et 2.

Doel 1, qui est en activité depuis 1975 et constitue la plus vieille centrale de Belgique, restera à l’arrêt au moins jusqu’au début du mois d’octobre, ne serait-ce que dans le cadre d’un grand entretien qui était prévu à partir de la fin du mois de mai mais qui est à présent anticipé. La période sera mise à profit pour réparer la soudure, voire résoudre d’autres problèmes qui seraient détectés au niveau du circuit primaire. Il reviendra à l’AFCN de donner son feu vert à un redémarrage.

Dans les plans actuels, la centrale doit rester en activité jusqu’en 2025.

http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/3421879/2018/05/09/L-origine-precise-de-la-fuite-a-Doel-1-ne-sera-pas-connue-avant-longtemps.dhtml