NUCLÉAIRE IRANIEN: LES ÉTATS-UNIS VEULENT «LES SANCTIONS LES PLUS FORTES DE L’HISTOIRE» POUR L’IRAN

Le secrétaire d’État à la Défense américain a mis sur la table douze conditions drastiques, sous peine de sanctionner l’Iran…

Les États-Unis ont promis lundi d’imposer à l’Iran les sanctions « les plus fortes de l’Histoire ». Une liste de douze exigences draconiennes en vue d’un « nouvel accord » beaucoup plus vaste, après le retrait américain controversé du texte sur le nucléaire iranien.

« L’Iran n’aura plus jamais carte blanche pour dominer le Moyen-Orient », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo en présentant la « nouvelle stratégie » après la décision fracassante annoncée le 8 mai par Donald Trump.

« Qui êtes-vous pour décider pour l’Iran et le monde ? L’époque de telles déclarations est révolue », a réagi le président iranien modéré Hassan Rohani..

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a réclamé le « soutien » des alliés des États-Unis à sa stratégie. Tout en reconnaissant les difficultés des entreprises européennes, il a prévenu : celles qui conserveront des investissements dans des secteurs iraniens interdits par les sanctions américaines « seront tenues responsables ».

Les douze conditions « irréalistes » de Pompeo pour l’Iran

Dans son discours, l’ex-directeur de la CIA a assuré que les États-Unis allaient exercer une « pression financière sans précédent sur le régime iranien », avec « les sanctions les plus fortes de l’Histoire ». Il a aussi promis de « traquer les agents iraniens et leurs supplétifs du Hezbollah à travers le monde pour les écraser ». Le ministère américain de la Défense a parallèlement envisagé de « nouvelles mesures » pour contrer l’influence iranienne au Moyen-Orient.

Mike Pompeo s’est certes dit prêt à négocier avec le régime iranien un « nouvel accord » pour qu’il « change d’attitude ». Mais il a émis douze conditions dont il a lui-même reconnu qu’elles « peuvent sembler irréalistes ».

Sur le volet nucléaire, les demandes américaines vont bien au-delà de l’accord de 2015 : l’Iran doit reconnaître la dimension militaire passée de son programme, cesser tout enrichissement d’uranium et fermer son réacteur à eau lourde, et enfin donner aux inspecteurs internationaux accès sans conditions à tous les sites du pays. Téhéran, a-t-il poursuivi, doit aussi mettre fin à la prolifération de missiles balistiques et aux développements et essais de missiles à capacité nucléaire.

Enfin, la République islamique doit se retirer de Syrie où elle soutient le régime de Bachar-al-Assad, cesser de soutenir des groupes « terroristes » (Hezbollah libanais, talibans afghans…), de s’ingérer dans les conflits ou les affaires de ses voisins (Yémen, Irak, Liban…), ou d’en menacer d’autres, comme Israël ou l’Arabie saoudite, a énuméré Mike Pompeo.

Le choix du peuple iranien

« En échange de changements majeurs en Iran » sur ces douze points, les États-Unis sont prêts à lever, à terme, leurs sanctions et à « rétablir l’ensemble des relations diplomatiques et commerciales », a assuré le secrétaire d’État américain. « Au bout du compte, le peuple iranien devra faire un choix sur ses dirigeants », a-t-il lancé.

« Il n’y a pas de solution alternative » à l’accord sur le nucléaire, a réaffirmé la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, estimant que le discours de Mike Pompeo « n’a démontré en rien » comment le retrait américain pourrait rendre « la région plus sûre ».

Depuis Buenos Aires, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a annoncé lundi qu’il se rendrait cette semaine à Washington pour s’entretenir avec Mike Pompeo. « Nous pensons que sans cet accord, nous prendrions le risque que l’Iran reprenne son programme nucléaire », a-t-il ajouté.

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