À l’occasion de la consultation citoyenne «À quoi ressemble ton Europe?», en présence du Président de la République française Emmanuel Macron, le Comité Luxembourgeois d’Action contre le Nucléaire (regroupant une trentaine de structures) a organisé un piquet de protestation, afin de «rappeler la nécessité de faire passer la sécurité des citoyens européens avant les intérêts de l’industrie nucléaire française.»
Postés dès le milieu d’après-midi place de l’Europe, juste devant la Philharmonie où le président français devait se rendre à 17 heures pour une consultation citoyenne, ils étaient une petite centaine à vouloir faire entendre leurs voix. Munis de drapeaux de toutes les couleurs aux multiples slogans anti-nucléaires, c’est dans une ambiance plutôt bon enfant, encadrés par les forces de l’ordre que la manifestation a eu lieu.
«Nous demandons la sortie du nucléaire et notamment la fermeture à court terme de la centrale de Cattenom, située à moins de 12km des frontières luxembourgeoises et allemandes. Le risque zéro n’existe pas, et tout accident nucléaire grave en France aura un impact direct sur les pays voisins. Les dégâts seront d’autant plus dévastateurs si les réacteurs se trouvent – comme en Grande Région – à proximité immédiate des frontières et dans une zone densément peuplée!», ont souligné les organisateurs.
C’est surtout d’une seule et même voix que la trentaine d’organisations qui composent ce comité luxembourgeois a interpellé le chef de l’État français et ses homologues luxembourgeois, belges et néerlandais. Et pour cause: ils veulent qu’Emmanuel Macron «prenne au sérieux les demandes des pays voisins» et surtout, «arrête de se moquer du monde»
«La loi transition énergétique française prévoyait une réduction de 50% de la part nucléaire d’ici 2025… Hier, Édouard Philippe a annoncé que cette date serait encore reculée de 10 ans. De qui se moque-t-on?!», s’insurge Roger Spautz, chargé de campagne Nucléaire auprès de Greenpeace Luxembourg. Pour lui, aucun doute : le président français a «cédé à la pression d’EDF, c’est clair!»
Les réacteurs nucléaires français et européens ont aujourd’hui un âge moyen de plus de 30 ans. Pour le comité d’Action contre le Nucléaire, «l’état général (des centrales, ndlr) continuera à se détériorer sur le long terme. Nous demandons au gouvernement français d’œuvrer, ensemble avec l’Allemagne et le Luxembourg, pour la sortie du nucléaire, pour la fermeture des centrales de Cattenom et Fessenheim et pour une mise en œuvre rapide des alternatives, à savoir le développement massif des énergies renouvelables, l’augmentation de l’efficacité énergétique et des économies d’énergie et une chasse systématique aux gaspillages.»
Au milieu des militants anti-nucléaires se sont glissés d’autres manifestants avec des urnes: ils font partie du mouvement Printemps européen. Ils appellent les personnes alentour à venir voter pour l’Europe qu’ils veulent. Car il est clair, pour l’un des militants de ce groupe, Brice Montagne, que «l’Europe qui est proposée à l’heure actuelle n’est pas la nôtre. La nôtre place la transition écologique au-dessus des intérêts financiers. On place la dette écologique bien au-dessus de la dette financière!» martèle-t-il en rejoignant ses compagnons pour attendre de pied ferme l’arrivée des politiques.
Par Sophie Wiessler et Maurice Fick sur place
https://www.wort.lu/fr/luxembourg/un-comite-d-accueil-anti-nucleaire-pour-emmanuel-macron-5b913a02182b657ad3b925f0
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