L’Iran a dénoncé mercredi des « tentatives de pression » américaines et israéliennes sur l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) chargée de contrôler son programme nucléaire et averti que cette démarche pourrait être « contre-productive » pour la suite de sa coopération avec le gendarme du nucléaire.
L’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA Kazem Gharib Abadi a estimé que les récentes accusations portées contre l’Iran par des responsables américains et par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu étaient la manifestation d’un « complot américano-israélien » visant à faire pression sur l’agence et son travail d’inspection en Iran.
En marge d’une réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA à Vienne, M. Abadi a averti que toute tentative de « mettre l’agence sous pression serait contre-productive, à la fois pour l’intégrité et la crédibilité de l’agence et pour (…) la coopération constructive, rapide et proactive de l’Iran avec l’agence« . « L’Iran aura ses propres réactions à ces pressions« , a-t-il ajouté, sans plus de détails.
Lundi, l’AIEA a appelé l’Iran à « répondre promptement » aux demandes d’information de l’agence sur son programme nucléaire et ce message a donné lieu à diverses interprétations.
Bien que l’agence elle-même n’ait pas qualifié d’insuffisante la coopération de l’Iran, les États-Unis ont déploré le « manque de coopération totale du régime iranien« , assurant que « des questions » se posaient « sur d’éventuelles activités nucléaires non déclarées » en Iran.
Lundi, Benjamin Netanyahu avait affirmé que l’Iran, ennemi juré d’Israël, avait clandestinement construit puis détruit un site visant à la fabrication d’armes nucléaires.
Selon M. Abadi, le message de l’AIEA n’est « pas un sujet nouveau« . « L’agence encourage toujours les pays à accélérer le processus de coopération« , a-t-il observé.
Les tensions entre les États-Unis et l’Iran sont exacerbées depuis le retrait unilatéral de Washington en mai 2018 de l’accord international, signé trois ans auparavant, qui visait à empêcher la République islamique de se doter de l’arme nucléaire. Téhéran a répliqué en s’affranchissant progressivement de certains engagements de l’accord. Une troisième étape de réduction des obligations listées dans le texte a été franchie ce week-end par l’Iran qui a commencé l’installation de centrifugeuses avancées.
Interrogé sur la quantité d’uranium que l’Iran avait l’intention de produire avec cette nouvelle capacité technologique, l’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA a répondu que le pays en produirait « selon ses besoins« .
Par AFP, publié le 11 septembre 2019
Photo en titre : Le drapeau iranien flottant devant le siège de l’AIEA, à Vienne, en Autriche, le 9 septembre 2019. Photo d’illustration REUTERS/Leonhard Foeger
https://www.lorientlejour.com/article/1186122/nucleaire-liran-denonce-des-tentatives-de-pression-sur-laiea.html
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