66% DES FRANÇAIS VIVENT À MOINS DE 75 KM D’UN RÉACTEUR NUCLÉAIRE, FAITES LE TEST POUR VÉRIFIER SI VOUS ÊTES À L’ABRI !

Un test interactif vous permet de savoir si vous êtes à l’abri d’une explosion, 6 réacteurs français en dysfonctionnement, et les dirigeants de la société d’exploitation de Fukushima acquittés. Retour sur l’actualité du nucléaire.

Êtes-vous à l’abri d’une explosion nucléaire ?

C’est la question que se pose l’association Greenpeace, qui a recensé l’ensemble des centrales et des réacteurs nucléaires présents sur le sol français, et a calculé la zone d’impact d’une éventuelle explosion, selon son intensité, en la comparant notamment avec celle de Tchernobyl ou de Fukushima. Et les résultats sont alarmants.

Un test pour savoir si vous êtes à l’abri

Grâce à ce test interactif, vous pouvez rentrer votre code postal et localiser la distance qui vous sépare du réacteur nucléaire le plus proche de votre habitation. Vous pouvez ensuite mesurer, grâce à des cercles d’impact, les chances que vous avez d’être touché par une éventuelle explosion. Plus l’explosion est importante, plus le rayon d’impact est grand.

Une zone de protection beaucoup trop restreinte

Selon Greenpeace, la France, qui est le pays le plus nucléarisé au monde avec ses 58 réacteurs en fonctionnement et ses dizaines d’installations civiles et militaires, se contente de protéger les populations dans une zone beaucoup trop restreinte en cas d’accident nucléaire. Pourtant, l’impact d’une catastrophe nucléaire peut s’étendre au-delà de 100 kilomètres (Fukushima) voire au-delà de 300 kilomètres (Tchernobyl).

En France, c’est le Plan Particulier d’Intervention (PPI) qui comporte l’ensemble des mesures qui doivent être appliquées en cas d’accident sur un site nucléaire. Greenpeace demande l’extension de cette zone PPI à au moins 80 km autour des centrales et une extension de la zone de pré-distribution des comprimés d’iode à au moins 100 km.

Des réacteurs qui fonctionnent mal

Ce Jeudi 19 septembre, le Courrier Picard nous révèle que six réacteurs nucléaires en exploitation en France étaient concernés par des problèmes de fabrication de certains composants découverts la semaine dernière, mais qu’ils étaient jugés à ce stade aptes au service. « À ce stade de l’instruction technique portant sur ces composants, EDF estime que les écarts constatés ne remettent pas en cause l’aptitude au service des matériels et ne nécessitent pas de traitement immédiat », indique le groupe dans un communiqué, ajoutant que sont aussi concernés des équipements destinés au futur réacteur EPR de Flamanville (Manche).

« Le travail de recensement poursuivi depuis par EDF et Framatome a permis d’identifier 16 générateurs de vapeur (GV) installés sur six réacteurs en exploitation: les réacteurs n°3 et 4 de Blayais, le réacteur n°3 de Bugey, le réacteur n°2 de Fessenheim, le réacteur n°4 de Dampierre-en-Burly, ainsi que le réacteur n°2 de Paluel », détaille le groupe. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a été prévenue du problème la semaine dernière, doit encore se prononcer sur ce dossier.

Les dirigeants de la société qui exploitait Fukushima ont été acquittés

Enfin, on peut également constater qu’en cas de catastrophe, comme ce fut récemment le cas au Japon, les entreprises de l’industrie du nucléaire ne sont pas toujours tenues pour responsables. Le Courrier International nous révèle que trois anciens dirigeants du groupe Tepco, exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima lors de la catastrophe de 2011, ont été acquittés par le tribunal de Tokyo, jeudi 19 septembre. Le juge a estimé qu’ils ne pouvaient être reconnus coupables des conséquences de la catastrophe nucléaire à la suite du gigantesque tsunami survenu le 11 mars 2011.

« Les délibérations ont porté sur le fait de savoir s’il avait existé un certain niveau de prédiction » d’un gigantesque tsunami, a expliqué le magistrat, pour définir si l’accusation de négligence ayant entraîné la mort était qualifiée ou non. Les quelque cent personnes venues assister à l’audience sont restées silencieuses, de même que les trois acquittés, durant la lecture des attendus justifiant la décision de justice.

Une mauvaise évaluation des risques et de la capacité de résistance de la centrale

Pourtant, les plaignants ont fait savoir que les dirigeants de la société disposaient d’informations permettant de prévoir un degré élevé de risques liés à l’exploitation de la centrale, faisant notamment état d’un manque de résistance de la centrale face à un éventuel Tsunami. Cinq ans de prison ferme étaient requis contre Tsunehisa Katsumata, président du conseil d’administration de Tokyo Electric Power (Tepco) au moment du drame. Même chose pour deux anciens vice-PDG, Sakae Muto et Ichiro Takekuro. Ces trois anciens responsables de Tepco étaient les seules personnes physiques à être jugées dans le cadre de l’accident nucléaire déclenché par le tsunami.

Pour rappel, les conséquences de cette catastrophe ont été désastreuses. Des dizaines de milliers d’habitants ont été contraints d’abandonner leurs maisons proches de la centrale. On décompte également 44 morts indirectement liées à ces déplacements effectués dans l’urgence et dans des conditions extrêmes. La catastrophe de Fukushima est le pire accident nucléaire après celui de Tchernobyl en 1986.

Par Baptiste Régnard, publié le 19 septembre 2019 à 17h05

https://www.greenpeace.fr/carte-risques-nucleaires