LA CENTRALE DE CATTENOM COMPLÈTEMENT À L’ARRÊT

Le réacteur 2 a été mis hors service pour maintenance vendredi soir, après la fermeture des trois autres réacteurs du site au cours des derniers mois.

La centrale nucléaire de Cattenom, située aux portes du Luxembourg, a complètement arrêté ses activités, en mettant hors service un quatrième réacteur dans la nuit de vendredi à samedi, après avoir déjà mis hors service trois autres réacteurs au début de l’année.

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Le seul réacteur en activité, l’unité 2, de la centrale nucléaire, située à une vingtaine de kilomètres au sud de la frontière luxembourgeoise, a été mis hors service pour permettre aux équipes de résoudre des problèmes liés à un système de ventilation, a déclaré samedi le groupe énergétique français contrôlé par l’État, Électricité de France (EDF), dans un communiqué.

L’arrêt sera «de courte durée», a précisé EDF, sans toutefois préciser de délai pour la reprise des opérations. Cela signifie qu’aucun des réacteurs de la centrale ne produit actuellement d’électricité. 

Cette décision risque d’être accueillie avec inquiétude par les autorités luxembourgeoises, qui exigent des réponses après l’arrêt successif des trois autres réacteurs de la centrale au cours des derniers mois.

Le président du parti Déi gréng Meris Šehović n’a d’ailleurs pas manqué de réagir sur les réseaux sociaux. Pour l’écologiste, la fermeture successive des réacteurs de la centrale de Cattenom montre que «le nucléaire n’est ni fiable ni sûr».

Pour rappel, le réacteur numéro 1 a été mis à l’arrêt il y a quinze jours dans le cadre d’une maintenance annuelle, quelques semaines seulement après qu’EDF eut annoncé qu’il serait fermé pendant six mois à partir d’avril 2023. Les deux autres réacteurs, 3 et 4, sont aussi actuellement à l’arrêt pour permettre de réaliser des «expertises» sur les tuyauteries, a indiqué EDF.

En avril, le gouvernement luxembourgeois a envoyé une lettre au chef de l’autorité de sûreté nucléaire française pour lui faire part de ses inquiétudes après qu’EDF a confirmé que de la corrosion avait été découverte sur le réacteur 3.  

L’année dernière, la centrale a fait l’objet de travaux de maintenance dans le cadre d’une inspection décennale. Un mois seulement après son redémarrage, EDF a été contraint de réexaminer le réacteur 3, qui s’était automatiquement arrêté. L’entreprise l’a remis en service au bout de quatre jours.

Après la confirmation, cette année, de la présence de corrosion sur le réacteur 3, le gouvernement luxembourgeois avait demandé à la France de fermer également les autres réacteurs.

Les conséquences sur la production

Le Luxembourg et l’Allemagne, ardents opposants à l’énergie nucléaire, ont longtemps demandé la fermeture de Cattenom – un mouvement qui a pris de l’ampleur après la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011.

Des soupçons de corrosion ont obligé le géant français de l’énergie à interrompre jusqu’à présent les travaux sur plus de 50 réacteurs dans le pays, afin de permettre de longs contrôles et réparations.

Ces arrêts signifient que les centrales nucléaires françaises produiront environ 20 % de moins que l’année dernière, a déclaré EDF en mai, au moment même où l’Europe est aux prises avec une crise énergétique provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Par tb avec John Monaghan, publié le 25 juin 2022

Photo en titre : L’arrêt sera «de courte durée», a précisé EDF, sans toutefois préciser de délai pour la reprise des opérations. Photo: Guy Wolff

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