STAR DE 2022 : LE « NUCLÉAIRE » ATOMISE NOTRE QUOTIDIEN…

Civil ou militaire ? Tactique ou stratégique ? À des fins énergétiques ou résolument destructrices ? Avouez que nous n’avons que l’embarras du choix dans le flux de paroles qui y fait allusion depuis le début de l’année.

Jamais, ce terme, « nucléaire » aux implications si particulières, réservé d’ordinaire aux seuls initiés de la chose militaire et à ceux de la production d’énergie, un tantinet galvaudé par certains quant à sa réelle utilisation finale, n’aura été autant employé à bon ou à mauvais escient qu’en cette année de grâce 2022 !

Le nucléaire est très tendance, visiblement, dans certaines coteries politiques et l’on se demande si cette course à l’échalote effrénée prendra fin de manière définitive un jour ou l’autre. Peut-être en 2023 ? En tout cas, prions et espérons !

Jusque-là, nous ne retenions du nucléaire, le plus souvent en nos qualités d’être civilisés, que la définition pragmatique servant à qualifier les centrales énergétiques devant nous alimenter en électricité au quotidien.

C’est vrai avec ses 56 réacteurs, l’Hexagone détient le pompon de la présence nucléaire civile au niveau quantitatif sur le Vieux continent, même si les plus importantes infrastructures se situent plutôt à l’est, notamment en Ukraine avec le non moins célèbre site de Zaporijia, placé sous le feu nourri des projecteurs d’une actualité bouillonnante depuis plusieurs semaines.

6 000 ogives prêtes à être défouraillées vers les cibles de l’Occident…

Le feu nourri n’est pas une métaphore, par ailleurs, puisque c’est l’un des enjeux essentiels des Russes qui ont envahi le pays. Y compris en matière de hold-up des complexes structurels fabricants de l’énergie au nez et à la barbe de l’AEIA.

Les Russes ? Tiens, parlons-en ! Ils sont les champions du monde toute catégorie de la rhétorique vindicative actuelle autour du nucléaire et de son usage, loin d’être pacifique, on l’aura compris. L’utilisant à toutes les sauces, avec des conséquences très lourdes de menaces pour la sécurité de la planète.

Même si, sur un plan faussement diplomatique, Vladimir POUTINE n’emploie jamais ce terme dans sa frénésie guerrière et jusqu’au-boutiste à l’encontre de l’Occident dont il faut « désataniser » ses habitants, les Russes n’y vont pas avec le dos de la cuiller depuis le mois de février avec cette thématique jusque-là tabou. Il n’y a qu’à écouter les sbires de l’homme fort du Kremlin journellement pour le constater.

L’objectif est donc de faire peur. Évidemment, de dramatiser à outrance la situation. De montrer ses muscles d’humain viril en mettant en avant la puissante armada que l’Armée Rouge possède en la matière !

Près de 6 000 têtes nucléaires prêtes à être défouraillées à n’importe quel moment de la journée depuis un silo enfoui sur un pas de tir aux tréfonds du Caucase ou depuis un sous-marin naviguant en eaux troubles près des côtes bretonnes pour mieux anéantir ces « décadents » d’Occidentaux. Rien que cela !

« Si tu veux la paix, prépare la guerre… disait Jules CESAR…

De quoi pulvériser, si ces ogives étaient toutes expédiées en simultanée, la Terre, la Lune et peut-être le système solaire dans son intégralité ! Bref : un Vladimir POUTINE en véritable maître du monde – ce dont il rêve depuis si longtemps – avec son odieux chantage permanent et en prince de ces ténèbres qui ne manqueraient pas de recouvrir l’Univers d’un voile funeste si tel lui en prenait l’envie.

Car, ne l’oublions jamais – et c’est le principe charmant mais obligatoire de la dissuasion – les Occidentaux sont pourvus des mêmes moyens technologiques en matière d’armement, à la virgule près. Donc, gare à leurs réactions !  

Ce qui peut nous rassurer à bien des égards car depuis la fin du second conflit mondial, la paix sur la planète Terre n’a pu être préservée de manière internationale que grâce au nucléaire et à ses atomes dévastateurs.

L’humain ne s’est finalement contenté en guise d’exutoire que de « petits » conflits localisés dans des zones très précises pour tester ses capacités militaires et assouvir ses arrogances belliqueuses sans que cela ne mette en péril inéluctable la survie du globe.

On prête d’ailleurs  à Jules CÉSAR, la fameuse maxime latine : « si vis pacem, para bellum… » (Si tu veux la paix, prépare la guerre), tellement actuelle en ce XXIème siècle. Une phrase qui inspira, ironie du sort, le fameux fabricant d’armes allemand (DMW) qui repris l’un de ses éléments de langage pour en faire une marque déposée, se rapportant aux armes à feu et aux minutions sorties de ses usines, universellement reconnues, sous l’estampille « PARABELLUM » !

Un axe du « mal » autour de la propagande nucléaire…

Mais, ce désir de feu nucléaire que l’on nous promet tous les quatre matins depuis bientôt neuf mois – il suffit de voir ce que les télévisions russes d’État diffusent chaque soir à heure de grande écoute avec des propagandistes aussi grotesques les uns que les autres qui rivalisent ente eux de haine et d’âneries – s’il n’a pas encore été tiré, se propage à la vitesse de l’éclair dans d’autres endroits aussi chauds bouillants de la planète.

À commencer par l’allié inconditionnel de la Russie, la très hermétique Corée du Nord avec la voix « divine » de son leader Kim Jong-Un. Ou l’itinéraire d’un dictateur version enfant gâté, héritier de son grand-père et de son père – il s’est débarrassé en les faisant assassiner de son frère et de ses oncles –, qui ne cesse de jouer au personnage ubuesque du docteur « FOLAMOUR » en permanence depuis sa tour d’ivoire à Pyongyang avec ses généraux de paillettes !

Rien qu’au cours de cette dernière quinzaine, il aura balancé aux abords de la Corée du Sud et du Japon, jusqu’à survoler l’archipel à la grande peur de ses habitants tétanisés, la bagatelle d’une vingtaine de missiles balistiques qui pourraient potentiellement être chargés d’ogives atomiques.

Quant à l’Iran, autre état sympathique et tolérant à bien des égards pour les défenseurs de la liberté, de l’émancipation des femmes et de la démocratie, il vient de reconnaître, à date, la présence de ses drones meurtriers qui sont fournis à la Russie pour mieux tuer les civils Ukrainiens.

Un partenariat logique avec Moscou puisque tous les spécialistes s’accordent à dire que les Russes fournissent à l’heure actuelle tous les ingrédients nécessaires dont les mollahs ont besoin pour se doter, eux-aussi, de la…bombe A !

Bref, il serait grand temps que ces puissances arrêtent de jouer avec un feu infernal dont ils ne maîtriseraient pas les impacts réels en cas d’utilisation.

Et que leurs dirigeants ou leurs subordonnés de paille cessent de nous « irradier » continuellement avec cette logorrhée apocalyptique de mauvais aloi que les médias en boucle décortiquent du soir au matin et du matin au soir avec tant de délectation…

Par Thierry BRET, publié le 06 novembre 2022

Photo en titre : « C’est le terme star de l’année 2022 ! Le mot « nucléaire » nous est servi à toutes les sauces et à longueur de journées par une poignée de dirigeants autocratiques qui ne cessent de nous irradier avec leur logorrhée de l’Apocalypse. Un terme qui est devenu le fonds de commerce de tous les médias en boucle qui se noient dans leurs analyses contaminatrices… ». Crédits Photos : PIXABAY (Gerd ALTMANN, Sam WILLIAMS, Dr ST CLAIRE).

Par Thierry BRET, publié le 06 novembre 2022

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