Rafael Grossi a exhorté les Occidentaux à redoubler d’efforts pour l’en empêcher.
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a averti mercredi que Téhéran avait amassé suffisamment de matériel pour fabriquer « plusieurs armes nucléaires« . S’exprimant avant une visite prévue à Téhéran, M. Grossi a déclaré aux députés du Parlement européen que l’Iran n’avait cependant pas encore construit d’arme nucléaire et que l’Occident devait redoubler d’efforts pour l’en empêcher.
Téhéran a enrichi de l’uranium bien au-delà des limites fixées par le JCPOA pour atteindre un niveau nécessaire à la fabrication d’armes nucléaires. « Cette trajectoire n’est certainement pas bonne« , a commenté M. Rossi. « Ils ont amassé suffisamment de matériel nucléaire pour fabriquer plusieurs armes nucléaires, mais ils n’en ont pas une seule pour le moment« , a-t-il souligné. Le stock iranien est de 70 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 % de pureté et mille kilogrammes à 20 %. La fabrication d’une bombe atomique nécessiterait une conception et des essais, a insisté M. Rossi. « Je ne dis pas que c’est impossible. Et je ne dis pas que nous devrions être complaisants« , a-t-il averti.
Le chef de l’AIEA a annoncé avoir l’intention de se rendre en Iran le mois prochain pour des discussions « indispensables » visant à amener ce pays à reprendre la coopération sur ses activités nucléaires. « Je serai peut-être de retour à Téhéran en février pour un dialogue politique, ou le rétablissement d’un tel dialogue, avec l’Iran« , a déclaré Rafael Grossi. Ce voyage interviendrait à un moment peu propice aux négociations menées sous l’égide de l’UE en vue de rétablir l’accord conclu en 2015, connu sous l’acronyme de JCPOA, pour limiter les activités atomiques de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales.
La centrale nucléaire de Bushehr, au sud-est de la ville du même nom, lors de la visite du président du pays. Présidence iranienne / AFP.
Un responsable américain a déclaré que les efforts visant à relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien se sont « heurtés à un mur » en raison de l’insistance de l’Iran à mettre un terme aux enquêtes de l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU. L’AIEA a demandé à l’Iran d’expliquer pourquoi des traces d’uranium ont été détectées dans trois zones qui n’étaient pas censées être consacrées à l’activité nucléaire. L’Iran a riposté en retirant 27 des caméras de l’AIEA sur ses sites.
Par i24NEWS, publié le 26 janvier 2023 à 06h57, dernière modification le 26 janvier 2023 à 08h42
Photo en titre : Michael Gruber/APLe directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, s’exprime lors d’une conférence de presse à Vienne, en Autriche, le 17 décembre 2021.
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