Plus d’un tiers d’entre eux seraient opposés à voir les 375 milliards d’euros épargnés investis dans la filière atomique.
Nouvelle scission des Français sur le nucléaire. Le projet ambitieux de relance de la filière atomique exige des moyens pharaoniques. Construire six réacteurs nouvelle génération EPR2, comme le souhaite Emmanuel Macron, coûterait au moins 51,7 milliards d’euros selon les estimations d’EDF. Une coquette somme que le groupe d’électricité, dont les résultats financiers sont en chute libre, ne dispose pas.
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Voilà pourquoi le gouvernement réfléchit à rediriger une partie des milliards d’euros épargnés par les Français via leur livret A. Et même si le ministère de la Transition énergétique affirme que «les options de financement du nouveau nucléaire sont à l’étude, sans qu’aucune orientation n’ait été arbitrée à ce stade», Éric Lombard, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignation (CDC), s’est prononcé devant l’Assemblée nationale pour «financer la transformation de l’appareil de production énergétique via l’épargne du Livret A».
Concrètement, une partie des 375 milliards d’euros ainsi collectés par la CDC seraient investis dans le programme de construction de centrales nucléaires, en plus des traditionnels financements des logements sociaux et du renouvellement urbain. Mais l’hypothèse avancée est loin de faire l’unanimité chez les 55 millions d’épargnants.
Les résultats du sondage réalisé par Yougov pour MoneyVox montrent une division assez nette sur la question. «Si 45% des personnes sondées sont favorables à l’idée de financer le nucléaire (16% totalement favorables et 29% plutôt favorables), 37% sont opposés cette idée (17% plutôt défavorables et 20% totalement défavorables)» détaille l’étude. Ces chiffres illustrent parfaitement le fait que «le financement des centrales par le placement préféré des Français est loin de faire consensus» remarque Maxime Chipoy, le président de MoneyVox.
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Cependant, les connaissances des Français sur l’utilisation de leur Livret A restent très limitées. «30% des sondés n’ont aucune idée de l’usage des sommes déposées sur leur livret». «Même le financement des logements sociaux – 1ère de ses missions – n’est connu que de 39% d’entre eux, et essentiellement par les plus âgés. Les autres missions sont quasiment inconnues », déclare Maxime Chipoy. Malgré tout, l’idée du financement de la transition énergétique séduit. Près de deux tiers des sondés y sont favorables. Et justement, depuis juillet dernier, la filière nucléaire a été classée parmi les investissements verts de l’Union Européenne.
Par Charles Plantade, publié le 17 février 2023
Photo en titre : «30% des sondés n’ont aucune idée de l’usage des sommes déposées sur leur livret» précise l’étude de MoneyVox. martin33 / stock.adobe.com
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