Le 13 février 2023, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à l’indisponibilité des deux voies du système d’injection de sécurité (RIS) à haute pression du réacteur 4 de la centrale nucléaire du Tricastin, pendant une durée supérieure au délai d’indisponibilité autorisé par les spécifications techniques d’exploitation.
Le circuit d’injection de sécurité (RIS) permet, en cas d’accident causant une brèche au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur.
Le 20 janvier 2023, alors que le réacteur 4 était en production, une des trois pompes de charge du système de contrôle volumétrique et chimique (RCV) du réacteur, également utilisées pour le système RIS, a été mise en service pour augmenter la quantité d’eau borée dans le circuit primaire. Lors de cette action, l’alarme de basse pression de la ligne de charge est apparue en salle de commande de manière fugitive.
Les contrôles réalisés sur l’origine cette alarme ont montré, le 1er février 2023, qu’une des vannes d’isolement d’une pompe n’était pas étanche, et laissait passer l’eau borée à travers la pompe lorsque celle-ci n’est pas en fonctionnement. La pompe a alors été isolée par la fermeture des vannes situées en amont et en aval. Une intervention sur la vanne inétanche effectuée le 12 février 2023 a permis de retrouver une situation conforme.
Les analyses engagées par l’exploitant après la découverte de l’inétanchéité de la vanne ont montré que celle-ci rendait indisponible l’injection de sécurité haute pression du réacteur car toute l’eau borée injectée nécessaire n’aurait pas atteint le circuit primaire, du fait d’une pression insuffisante. Cette indisponibilité a duré du 20 janvier 2023 au 1er février, jusqu’à ce que la pompe soit isolée. Or, les spécifications techniques d’exploitation (STE) n’autorisent cette indisponibilité que pendant une heure, délai au-delà duquel le repli du réacteur doit être engagé. La détection tardive de l’évènement a donc amené à ne pas respecter la conduite à tenir.
Aucun incident nécessitant l’injection de sécurité n’ayant eu lieu, cet événement n’a pas eu de conséquence sur l’installation, le personnel ou l’environnement. L’injection de sécurité à basse pression est restée disponible.
Toutefois, compte tenu de l’indisponibilité des deux voies du circuit d’injection de sécurité haute pression, et ceci pendant une durée supérieure à celle prévue par les STE, l’évènement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.
Publié le 03 avril 2023
https://www.asn.fr/l-asn-controle/actualites-du-controle/installations-nucleaires/avis-d-incident-des-installations-nucleaires/indisponibilite-des-deux-voies-d-injection-de-securite-haute-pression
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