« LE GOUVERNEMENT D’EMMANUEL MACRON A PEUR DU DÉBAT SUR LA DISSUASION NUCLÉAIRE », JEAN MARIE COLLIN, DIRECTEUR D’ICAN FRANCE

Dans le cadre du G7 qui s’est tenu du 19 au 21 mai, l’ONG ICAN France qui milite pour l’abolition des armes nucléaires a lancé une campagne intitulée « Quelle démocratie à l’ombre d’Hiroshima ? » dans laquelle elle interpellait le président Emmanuel Macron alors que la loi de programmation militaire prévoit une forte augmentation du budget destiné à la dissuasion nucléaire. Nous nous sommes entretenus avec Jean-Marie Collin, Directeur d’ICAN France à ce sujet.

Prenant au mot Emmanuel Macron qui avait affirmé le 14 septembre à l’ONU que « le multilatéralisme n’est pas seulement un acte de foi, c’est une nécessité opérationnelle », ICAN France avait décidé de lancer cette campagne qui recommandait au Président de la République d’ « Annoncer la participation de la France, comme État observateur, à la Seconde réunion des États partis au TIAN ( Traité sur l’interdiction des armes nucléaires signé en 2017 et entrée en vigueur en 2021 NDLR.) qui se déroulera au siège des Nations unies à New York en novembre 2023 ».

Dans le cadre de « Quelle démocratie à l’ombre d’Hiroshima ? » ICAN France demandait également à Emmanuel Macron de « réaffirmer la déclaration faite par le P5 (Chine, France, Russie, Royaume-Uni et États-Unis NDLR.) : ‘une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée’ », de « réaffirmer la déclaration faite au G20 : ‘l’emploi d’armes nucléaires ou la menace de leur emploi sont inacceptables » et de « Promouvoir une interdiction globale du stationnement d’armes nucléaires en dehors des frontières nationales et inciter la Russie à annuler ses projets (en Biélorussie) en la matière ».

Nous nous sommes entretenus avec Jean-Marie Collin, le directeur d’ICAN France à ce sujet et plus généralement à propos d’abolition des armes nucléaires. Celui qui sera présent à la Seconde réunion des États partis au TIAN qui aura lieu au mois de novembre à New York pense que la dénucléarisation passe par l’Organisation des Nations Unies, « son ADN est antinucléaire ».

À l’occasion du 75ème anniversaire de l’ONU, les États membres se sont engagés à renforcer la gouvernance mondiale « dans l’intérêt des générations actuelles et futures »

Selon lui, « C’est un programme important qui débouche, qui fait une prise de conscience sur l’impact des décisions sur les générations futures, sur la nécessité de combattre le dérèglement climatique, sur la nécessité d’agir contre les armes de destructions massives ».

Alors que les Nations unies connaissent de nombreuses dérives sous l’influence du Forum économique mondial, il conviendrait toutefois de se montrer prudent concernant la mise en place de cette nouvelle gouvernance pour laquelle les peuples non pas voté.

Par Gregory Fiori, Rédacteur en chef, publié le 04 juin 2023

Photo en titre : Jean-Marie Collin, directeur d’ICAN France. Photo : @Greg Fiori

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