LE PRIX DU NUCLÉAIRE

Pour faire tourner ses centrales nucléaires, la France a besoin de plus de 2000 tonnes d’uranium enrichi par an. Pour l’obtenir, il faut au préalable extraire une grande quantité d’uranium naturel que le pays ne possède pas. Un tiers de l’uranium enrichi provient de Russie. On estime même cette proportion à plus de 60 % en 2022 – la Russie fabrique environ 50 % de l’uranium enrichi mondial.

De même, l’uranium naturel importé depuis l’Ouzbékistan et le Kazakhstan transite par l’entreprise russe Rosatom, un géant du nucléaire : vente de centrales, enrichissement, retraitement. Peut-on dès lors parler d’indépendance énergétique ?

D’autre part, la plupart de nos centrales sont implantées au bord d’un cours d’eau car il est impératif de les refroidir en permanence. EDF est ainsi devenu le troisième plus gros consommateur d’eau. Elle est rejetée, mais plus chaude d’une dizaine de degrés. Or, avec le réchauffement climatique, il faut s’attendre à une baisse des débits, à des chaleurs extrêmes.

Par ailleurs, 30 ans après, l’outil EPR est très clairement un fiasco. Il ne s’agit pas de faire le procès du nucléaire, qui a des atouts, mais en additionnant le retraitement, l’enfouissement, le démantèlement des centrales, le scandale de l’EPR, c’est une énergie avec un coût extrêmement élevé au final.

Par Marcel Pfeiffer, Pouillon (40), publié le 14/06/2023 à 14h04

https://www.sudouest.fr/societe/le-prix-du-nucleaire-15567446.php

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