Le renouvelable a-t-il sonné la fin de l’âge d’or du nucléaire ? L’éolien et le solaire sont plus compétitifs que l’atome d’après Philippe Copinschi, spécialiste des questions énergétiques.
Après l’accident de Fukushima au Japon en 2011, l’énergie nucléaire a été massivement pointée du doigt pour ses risques, mais aussi pour la gestion de ses déchets radioactifs, problème qui n’est d’ailleurs pas encore résolu.
Malgré les nombreuses manifestations contre l’atome organisées à travers le monde, le nucléaire semble avoir repris des couleurs ces derniers mois, car jugé fiable et source décarbonnée d’énergie.
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Le renouvelable, future source massive d’énergie
Mais il semble que les énergies renouvelables viennent concurrencer les centrales nucléaires.
« Le nucléaire devient de moins en moins compétitif » constate Philippe Copinschi, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste des questions énergétiques.
« Le prix de l’électricité, des énergies renouvelables, en particulier l’éolien et le solaire, est en train de descendre très fort,(…) et aujourd’hui, c’est moins cher de produire de l’électricité éolienne que de l’électricité nucléaire » indique-t-il.
Actuellement, une quinzaine de réacteurs sont en construction dans le monde, aux États-Unis, en Russie et surtout en Chine. Mais là encore, le nucléaire ne semble pas être la solution, mais plutôt l’un des éléments du futur mixe énergétique, notamment pour la Chine.
Pékin, loin derrière Moscou dans le domaine nucléaire
« Le nucléaire représente en Chine 5% de la production d’électricité. Si on regarde à nouveau les investissements qui sont faits et la croissance de la production éolienne solaire par rapport à la croissance et aux investissements dans le nucléaire, il n’y a pas photo » souligne-t-il.
« Pour la Chine, l’avenir ce sont les énergies renouvelables » dit-il, ajoutant que le pays se positionne sur la scène internationale surtout pour « les matières premières nécessaires » aux panneaux solaires et aux éoliennes.
Les nouvelles centrales nucléaires de Pékin, 11 sont en construction, ne seront donc « qu’une pièce du puzzle » pour les Chinois, dont « les besoins énergétiques sont croissants » souligne Philippe Copinschi.
Si la Chine veut devenir un important producteur d’énergie nucléaire dans le monde, elle est encore loin derrière ses principaux concurrents dans le domaine. « Par rapport à la Russie, la Chine, c’est la deuxième division » compare-t-il.
Moscou « dispose d’une industrie nucléaire qui fonctionne bien, c’est-à-dire qui est capable de proposer des produits et des services dans le monde entier et qui a cet avantage d’être intégré tout au long de la chaîne de valeur » indique-t-il.
« C’est-à-dire qu’ils produisent de l’uranium, ils sont capables de l’enrichir, ils sont capables de produire des centrales nucléaires, ils sont capables de retraiter le combustible et c’est à peu près les seuls qui sont capables au fond d’offrir un service clé en main, complet, c’est à dire : «je vous construis votre centrale et je m’occupe de tout » assure-t-il.
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L’Allemagne est officiellement sortie du nucléaire cette année, la France a pour sa part annoncé la construction de réacteurs de petite taille, avec en parallèle, un accent mis sur le renouvelable, devenu donc incontournable.
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Par Euronews, mise à jour le 22/06/2023 à 16h03
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